mercredi 25 septembre 2013

Recherche d’emploi


Si je m’inspirais de chacun de vous, je pourrais écrire une encyclopédie à ce sujet. Mais bon, le temps de l’écrire, je ne vais pas trouver de travail avant belle lurette… et belle lurette, ça fait un peu long quand même.
Alors voici l’électrocardiogramme d’un être en pleine recherche.

Humeur
Un jour, la volonté de déplacer des montagnes, le lendemain, c’est plutôt une visite sans guide des grottes de celles-ci … C’est pas vrai, je deviens bipolaire ou quoi ? J’en parle. On me répond que non et qu’on connaît ces symptômes, pour poser le diagnostic suivant: « Vous êtes en recherche d’emploi, sans doute ? »

Baromètre
L’humeur qui s’éclate au trampoline, j’ai besoin de stabilité, du petit repère qui guide la girouette. Mon baromètre arrive le vendredi. Entre 11h et midi dans ma boîte aux lettres. Je le saisis illico presto. J’envoie valser le plastique et fais danser les pages. Voyons pour cette semaine… page 222… Voilà : « Ne vous épargnez pas, soyez un vrai Capricorne, sérieux et déterminé, et vous accéderez à un nouveau stade social ». Je fonce m’y remettre, reboostée comme un tube de vitamine C : si ELLE l’a dit, alors c’est que c’est vrai…

Aimer le vide
Oh, qu’il est beau, qu’il est grand, qu’il est infini… Stooooooop. Planning, j’ai dit planning ! C’est qu’on va se l’envoyer promener, le vide !

Chercher des annonces
Là, tu regrettes fort d’avoir choisi LE milieu qui est bien trop snob pour fonctionner par annonces.

Soigner son réseau
Et tu creuses, tu creuses, tu creuses… C’est pas un stylo que j’aurais dû demander à Noël dernier, c’est une pelleteuse !

Compétences
« J’adooooooooore la Mode ! »
« Hum très intéressant … et, à part ça ? »
« Eh bien je suis très polyvalente. Je sais jongler avec les responsabilités. J’ai un sens aiguisé du stratégique. Par exemple, je lis tous les jours Star me up pour connaître tous les hobbies des stars. On ne sait jamais, peut-être qu’un jour Angelina Jolie voudra faire une collaboration avec Phildar – elle est fan de crochet, vous ne saviez pas ? Sinon, j’ai également des compétences très concrètes. En cas d’urgence, je peux faire des manucures à 5 minutes d’un tapis rouge. Vous voyez, je sais tout faire ! Franchement, je suis la candidate idéale, non ? »

Reprendre des études ?
Tiens, j’ai trouvé un Master pas mal. 18mois. Ah. Refaire des stages. Aaaaah. 18 000£. Syncope. Bon, je vais travailler.

Se tenir au courant des tendances
Je lis la presse. C’est comme ça que j’ai repéré ce rouge aux nuances framboisées. Le pigment est d’une profondeur et d’une intensité rare. Il est juste parfait pour l’hiver. Conclusion : il me le faut ! J’arrive dans un grand magasin et fonce au stand Dior. Le beau et gentil vendeur me le fait essayer. J’adore. Il me maquille les yeux. Incroyable, ce fard ! Dites donc, super pratique ce pinceau, en plus… Ah, et ce mascara ! Dior n’est pas le meilleur en matière de mascara, hein ? Le vendeur me tend les petits paquets avec un sourire éclatant : « Vous voilà une Dior Addict ! ». Si seulement ce n’était que de la pub… merci pôle Emploi !

Soigner l’apparence
Ne pas s’arracher les cheveux, ne pas s’arracher les cheveux, ne pas s’arracher les cheveux…

Séance d’anticipation : Alors, laquelle tu préfères ? aaaaaaaaaaaaaaaaaaah SOS SOS SOS
Il te reste des cheveux, toi?

lundi 16 septembre 2013

Ma chronique de San Francisco – 6ème et 7ème jours


Après avoir traversé toutes ces épreuves, je suis blindée. Rien ne peut m’arriver de pire.

Je rejoins B. et D., des amis en vacances ici, au Stern Grove Festival pour assister au concert de Pink Martini. La non-amabilité des organisateurs ne m’atteint même pas.

« Je ne veux pas travailler
Je ne veux pas déjeuner
Je veux seulement m’oublier
Et puis je fume »

Je flotte sur cet air, direction Haight Street. Le dimanche après-midi, c’est hippie. J’atterris dans un bar avec N., un ami d’un ami d’un ami. Là commencent des heures magnifiques. Budweiser, pizza, une vue imprenable sur le brouillard san franciscain et prosecco à la clé. Le tout accompagné du guide le plus éduqué et le plus drôle qui soit. C’est d’un San Francisco comme ça dont j’ai toujours rêvé !

Le lendemain, je prends le chemin de l’aéroport, un des meilleurs burritos de la ville à la main. Je garde l’adresse secrète, promesse faite !

J’en aurais bavé à Frisco, mais j’aurais fini par réellement apprécier la ville. J’ai même envie d’y retourner pour vous dire.

Je remercie particulièrement mes amis new-yorkais qui m’auront supportée avec des tonnes de messages de soutien, me disant de revenir (croyez bien qu’à certains moments, j’étais à deux doigts de le faire) et mes nouveaux amis san franciscains qui m’auront éclairé ce brouillard (si ponctuel) à travers lequel j’ai eu du mal à voir. En plus de mes amis de toujours, évidemment, aux yeux desquels ma semaine semblait plutôt surréaliste. En fait, quand on voyage seule, on n’est jamais seule.

Ps : j’espère que les heureux Français qui auront gardé mon guide - les salauds - en auront bien profité… Moi, j’ai eu mon instinct pour vivre la ville, et cette expérience a fini par être merveilleuse.



My San Francisco Chronicle – days 6 and 7


After having been through all these challenges, I'm armored. Nothing worst can happen to me.

I join B. and D., friends who just arrived in SF, at Stern Grove Festival to listen to Pink Martini. The lack of kindness of the organizers doesn't even reach me.

"Je ne veux pas travailler.
Je ne veux pas déjeuner.
Je veux seulement m'oublier,
Et puis, je fume"*

I'm floating on this air. Direction Haight Street. On Sunday afternoon shines the hippie moon. I land in a bar with N., a friend of a friend of a friend. Right now begin some wonderful hours. Budweiser, pizza, an incredible sight on San Francisco fog and prosecco with the best gentleman and funniest guide I have ever known. This is this kind of San Francisco that I have always dreamt of!!!

The day after, I'm heading to the airport, holding one of the best burritos of the city in my hand. Now, I know the best taquiera of Frisco, and guess what? It is in Mission. I don't hate Mission anymore.

I would have gone through really tough moments here, but I finally got to appreciate the city. Even more, as weird as it can seem after all these San Francisco chronicles, I think I will go back there once.

I particularly thank my New York friends, who texted me all their support, proposing me to come back (you can believe that I was about to do it at a certain point) and my new San Francisco friends, who succeeded in lighting me this fog (so on time every day) through which I could hardly see first! I also thank my longtime friends of course, to which this week seemed quite surreal. Actually, when you travel alone, you are never alone.

Ps: I hope that the lucky French people, who found and kept my city guide – little bastards - enjoyed it... Actually, my map and I had some great times in our adventure!

*I don’t want to work
I don’t want to have lunch
I just want to forget myself
And I smoke”

lundi 9 septembre 2013

Ma chronique de San Francisco – 5ème jour


Aujourd’hui, c’est mon jour de gloire.

Si, si. Mon acte héroïque. La traversée du Golden Gate Bridge en vélo. Surtout que, parfois, j’ai beau pédaler, une bonne bourrasque me stoppe net. Autant dire que, sur ce trajet, je pédale doublement. Mon co-équipier me prend en photo. Juste au cas où : j’ai une preuve.

En voilà une journée agréable, ensoleillée et sportive !
De retour sur la péninsule, je me promène et fais quelques emplettes. Le temps passe. J’ai une invitation ce soir. Je trouve une banque histoire d’avoir un peu d’argent sur moi. L’instinct m’amène à consulter mon solde en premier lieu.

Je louche. Je triple-louche et relouche.

$2.

Je nettoie l’écran. Les distributeurs sont parfois sales.

Toujours $2.

Restons zen. J’ai encore 2 jours à passer ici et on est samedi soir. J’ai des sorties de prévues. $2 me semblent un peu justes pour subvenir à mes besoins, je crois.

J’appelle la location de vélo puisque ce sont eux qui m’ont mis dans cette faillite en encaissant ma caution. On me répond d’une voix mielleuse que seule ma banque peut intervenir. Ma voix à moi n’est plus du tout comme du miel. Une semaine que je suis ici, une semaine que je me débats chaque jour avec quelque chose de nouveau. Ce rôle de Don Quichotte ne me va pas du tout, parce que, franchement, se battre contre un ou deux moulin(s) à vent passe encore, mais pas plus ! J’aurais été lui, j’aurais quitté la Mancha fissa fissa. Je redemande à un ami de me trouver le numéro de téléphone de ma banque, les appelle et passe 40 minutes en ligne avec eux. Je parle, je pleure, j’ai l’air hystérique aux yeux des clients qui viennent retirer de l’argent. Finalement, le manager fait un geste envers moi et re-crédite mon compte. J’adore les managers !

Je rejoins tant bien que mal I. et ses amis avec plus d’1 heure de retard. Vidée, je reprends vie dans la nuit san franciscaine, me laissant porter par le zeitgeist.

L'argent, l'argent, toujours l'argent... Qui m'aime me suive, oui!
Why do we care about money, huh?

My San Francisco Chronicle – day 5


Today is my day of glory.

I tell you. My heroic act. The bike ride across the Golden Gate Bridge. I remind you that it takes several hours to get through the other side, especially because sometimes, I can paddle my whole soul, the wind stops me right away. I would say I have to double-paddle. My team-mate takes a picture of me with the bike on the bridge. We never know. I have a proof I did it.

Today seems to be a cool, sunny and healthy day! I'm glad. Now, things are going better and better. I wander and go a little shopping. Yet, time is flying and I have an invitation for tonight. I find a branch of my bank. It is always better to have some cash on me when going out. My instinct leads me to check my balance first.

My eyes get crossed. My eyes get crossed three times, and get crossed again.

$2 left.

I clean the screen. ATM are often dirty.

Still $2 left.

Keep cool. I have two days left here and it is Saturday night. I have plans for tonight. It looks like $2 are not enough.

I text a friend to get the number of the bike renting shop. They put me in such a bankruptcy because they debited the security deposit that I temporarily gave them. I said temporarily. When I was away with the bike. So, not anymore! I know the shop closes in 5 minutes. I call them. They answer with a honey voice that they can't do anything; I have to call my bank. My own voice doesn't sound like honey anymore. Seriously, I am not Don Quixote! I can fight against one or two windmill(s), but not against a new one every day! I re-text my friend to get the number of my bank. I call the bank, spend 40 minutes on the phone, explaining the situation and crying. In the meantime, the other clients, who get in to withdraw some money, stare at me as if I was hysterical, which state I'm not far from to tell the truth… After a while, the bank supervisor tells me that he is going to do me a huge favor and to give me the money back. I love supervisors!

I join I. and his friends as well as I can. I am more than 1h late.
Feeling empty, I get back to life in the San Francisco night, letting me flow by the zeitgeist.

lundi 2 septembre 2013

Ma chronique de San Francisco – 4ème jour


Guidée par l’espoir, je retourne à Victoria Park voir si quelqu’un de bien intentionné n’aurait pas gentiment déposé mon guide sur un banc. Je fais trois fois le tour du parc. Rien à l’horizon. Bon. Ma carte et moi, on va y arriver. Qu’importe la tempête, pourvu qu’on ait le sens de l’orientation!

Je sens que cette journée est faite pour être passée au milieu de la verdure.

Burrito et jus de mangue à la main, je cours après mes deux bus en direction du Golden Gate Park. J’y recommande particulièrement le planétarium de l’Academy of Sciences. Idéal pour la sieste. Je pense d’ailleurs que mes voisins de séance peuvent en dire autant. Après avoir fait un coucou aux pingouins situés dans l’aile africaine, je me décide à rejoindre F. et W. au concert de Paul McCartney. Enfin, je me décide 1h30 avant le début du concert, alors que je n’ai pas de place, pas d’internet sur mon téléphone pour en acheter une, et encore moins de liquide sur moi. Je suis bien consciente que ces aspects en décourageraient plus d’un, mais après ce que j’ai déjà traversé, tout me semble surmontable. En avant, donc !

1ère étape: trouver un distributeur
Il y en a un dans le musée ? Etrange, mais pratique ! Je suppose que les États-Unis ne sont pas la superpuissance du dollar pour rien…

2ème étape : trouver une place
Sans doute un peu avant l’entrée. Il y a toujours des gens qui vendent leur place à l’entrée de festivals. Je marche assez longtemps en suivant les panneaux « Outside Lands Festival », me demandant si je suis sur la bonne route ou si j’ai mis les pieds dans un labyrinthe. Je trouve un ticket. Tout semble se dérouler sur des roulettes !

Je reprends la route. J’arrive à l’entrée. Je fais la queue, les gens entrent, et … pas moi ! On m’informe que mon ticket est un faux. En même temps, j’aurais du m’en douter quand le gars a proposé de m’offrir de l’herbe après m’avoir échangé la place contre une somme correcte… J’explique mon dernier malheur au manageur, qui finit par me laisser entrer. Je le bénis ! Et je bénis aussi mon petit accent français !!!

McCartney déclenche des feux de joie et d’artifice. 50 000 personnes chantent en chœur « Hey Jude » et « Yesterday ». La légende est vivante.

F., W. et moi sortons du festival dans une nuit étoilée de lampions colorés pour atterrir dans une tente en dehors du monde, un tente pleine de tapis et de coussins, dans laquelle on « créé de fortes connexions mentales avec des inconnus ou des amis ». Ils disent que ce n’est pas un truc hippie. Moi je dis, quoi de plus évident que de vivre une telle expérience dans le pays de Woodstock ?

Mais la nuit san-franciscaine n’est pas finie !
On rejoint des amis de W. pour faire la fête jusqu’à ce que tout le monde soit affamé. Il paraît qu’il y a un camion crêpes dans le coin. Je sais bien qu’en commander une au Nutella m’a trahie auprès du vendeur français …
C’est ça, SOMA.

La nuit, les étoiles parlent entre elles. C'est leur chuchotement qui nous éclaire.
Shouldn't all nights be like this one?

My San Francisco Chronicle – day 4


Guided by hope, I get back to Victoria Park. Someone nice might have drop off my city guide on a bench… I walk through and around the park three times. Nothing. Well, my map and I, we’ll get along. No matter if the tempest blows, we’ll do it!

I feel like this day has to be spent surrounded by green.

A burrito and a mango juice in the hands, I run after two buses to get to the Golden Gate Park. I strongly recommend there the Planetarium of the Academy of Sciences. Ideal to take a nap. Comfy and dark lighted. No one to disturb you because all the other spectators feel the same. After having waved some penguins located in the African Wing, I decide to join F. and W. to go to Paul McCartney’s concert. Well, I take this decision 1h30 before the start of the show. I don’t have any ticket, there is no Internet on my phone to find one, and I also don’t have any cash on me to buy one, added to the fact that I am right now in the middle of a huge park. I know these mere facts could discourage more than one, but I feel like I went through too many challenges to give up the game now.

1st step: To find an ATM
Awww, there’s one inside the museum! Strange but practical. I guess we are not in the dollar superpower for nothing…

2nd step: To find a ticket
I am pretty sure I can get one near the entrance. There are always people selling tickets at the entrance of a festival. I walk, walk and walk following the « Outside Lands Festival » signs, wondering if it is the right way or if I have stepped in a labyrinth. I find a ticket to buy. I keep on walking, and finally get to the entrance. I am in the line; people get through the security check, and … not me! They say my ticket is a fake. I should have understood when the guy, who sold me the ticket, proposed to offer me some weed after I paid him… I explain my misadventure to the supervisor (except the weed part, of course), who finally lets me in. I bless him! And I bless my cute French accent!!!

McCartney triggers explosions of happiness as fireworks. 50,000 people sing together « Hey Jude » and « Yesterday ». The Legend is still alive.

F., W. and I go out of the festival through a night lighted by colorful paper lanterns to end in a tent outside the real world, a tent full of carpets and cushions, to “get deep mental connections with other people and friends”. They say it is not a hippie thing. But where else could it be more natural to have such an experience than in the country of Woodstock?

Yet, San Francisco night is not over!
We join some friends of W. to party until a time, at which everybody is starving. They say a crêpes truck is in the area. I know, ordering one with Nutella betrayed my nationality to the French vendor. This is SOMA.

jeudi 29 août 2013

Ma chronique de San Francisco – 3ème jour


Shootée au volontarisme de ne pas laisser un environnement hostile me pourrir mes vacances ainsi qu’au doliprane pour être plus concrète, j’entreprends une journée réconfort.

Ne me demandez pas combien de calories j’ingurgite. Je goûte simplement des spécialités locales, de la « Clam Chowder » à la « French Vanilla Ice Cream » (Swensen’s, pour la vie).

Je me faufile à bord du cable car, rate mon arrêt pour finalement m’aventurer dans la vie tranquille de Nob Hill. Je respire la poésie d’Ina Coolbrith et des petites allées cachées de verdure, salue Jack Kerouac lors de mon passage à Russian Hill.

Je deviens la pro du cable car, redescends au port méditer dans Victoria Park (traduire par enfiler mon pull, 4ème épaisseur de vêtements, et sentir la chaleur revenir dans mes membres), puis partage un moment de complicité avec quelques otaries paresseuses.

L’heure tourne, la lumière baisse, il est temps de se rediriger vers Mission. L’employé de la compagnie de tramway indique aux passagers de prendre un bus à la place de l’habituel tramway dont je connais le trajet par cœur. Je m’aperçois cependant un peu tard que le bus ne prend pas tout à fait le même chemin, pour ne pas dire qu’il change complètement d’itinéraire passé un certain point. Ma voisine de transport a pitié de moi et stoppe le bus dès que possible pour me faire descendre. Je me retrouve au milieu de nulle part, la nuit tombée et ma carte à la main. Ma carte semble être le seul vestige de mon guide introuvable dans mon sac. L’aurais-je perdu avant de monter dans le bus ? Je regarde autour de moi, ne trouve pas beaucoup d’indications. Je comprends, en revanche, que c’est loin d’être le quartier le plus sympathique de la ville. Pour couronner le tout, mon téléphone n’a plus de batterie. Une partie de plaisir s’annonce, dites donc!

Heureusement, j’ai toujours deux jambes. Je marche dans l’espoir de trouver un café où charger mon seul lien avec le monde. Je finis par entrer un bar fort peu peuplé, seule lumière depuis 30 minutes, mis à part les réverbères.

En général, à cette heure-là, on demande quelque chose de fort, tout du moins d’alcoolisé. Je veux seulement un thé et une prise électrique, oui merci, un thé chaud, ce sera tout, merci bien. Les Français sont bizarres. Les Français sont gelés et désespérés, oui !

Mais l’espoir, des fois, c’est juste une chanson des Doors qu’on écoute en savourant la chaleur d’un thé…

Je rejoins des amis d’un ami, F. et W., dans Mission. L’ambiance chaleureuse des « dive bars » réchauffe les cœurs les plus gelés. F. et W. . La joie de sentir que je ne suis pas perdue, seule avec mes aventures douteuses !

Comme quoi, vouloir échapper un appartement fait découvrir une ville sous tous ses aspects…

Une nouvelle aventure après chaque colline
A new hill, a new adventure

My San Francisco Chronicle – day 3


Got high by the will of not letting a hostile environment spoil my vacations, as by an anti-fever medicine to acknowledge a more down-to-earth solution, I need a comfy day.

Don’t even dare to ask me how many calories I swallow this day. I would just say that I try some specialties, from Clam Chowder to French Vanilla Ice Cream (Swensen’s, me and you for ever).

I sneak in a cable car, miss my stop, finally venture in the easy life of Nob Hill. I breathe Ina Coolbrith’s poetry and the one of little lanes hidden by trees and all kind of green plants, then say “hi” to Jack Kerouac when I pass through Russian Hill.

I become a cable car professional, get back to the harbor to meditate in Victoria Park (translate by to put in my pull-over, the 4th slide of clothes I’m wearing, and to feel some warmth coming back into my arms) and to share a moment of complicity with some lazy sea lions.

Time is going fast. Light is getting weaker. It is time to get back to Mission.

The employee of the streetcar company informs all passengers that they have to take the bus instead of the streetcar. At a certain point, I realize that the bus is not taking the same direction, not to say it changes totally its itinerary after the main street. My neighbor pities me and stops the bus as soon as she can. I step out in the middle of nowhere, nighttime, my map in the hand (it looks like I forgot my city guide somewhere before the bus drive). I look around me. If I don’t get any direction, I get that it doesn’t seem to be the safest area of the city. On the top of that, my phone ran out of battery. I guess everything is for the best, right?

Lucky me, I still have two legs! Let’s walk. I walk hoping to find a coffee shop, where I could get warmer and charge my unique link with the world. I finally find a bar with one client inside. At that time, people use to drink something strong, at least with alcohol. I’m just asking for a tea, please, really, just a hot tea, thank you, and a plug, thank you very much. The wide-opened eyes of the bartender remind me mine, the first day I wanted to grab something to eat in Mission. French are weird. French are frozen and desperate!

But hope sometimes is a mere song of The Doors displayed in a bar, while savoring the warmth of a tea.

I join friends of a friend, F. and W., in Mission. Ah, the comfy mood of dive bars warms up the most frozen heart! F. and W. . The joy of feeling I’m not lost, alone with all these adventures!

To escape an apartment can finally make you discover a city from every angle…

dimanche 25 août 2013

Ma chronique de San Francisco – 2ème jour


Un conseil : évitez Couchsurfing !

Ou prenez toutes vos précautions avant.
Par exemple, vous pouvez prévoir une combinaison antibactérienne, un masque à oxygène, une trottinette électrique pour ne pas toucher le sol de l’appartement, tout votre attirail de ménage pour nettoyer l’appartement en question, une dizaine de bombes Febreze et tout ce que vous voulez pour enlever les poils de chat, de la pince à épiler au chalumeau (j’aurais du penser plus tôt au chalumeau, d’ailleurs…). Ah, et peut-être des lunettes de piscine pour protéger vos yeux.

Je préfère vous prévenir.
Vous me direz que c’est une expérience de traverser San Francisco avec la nausée due à la saleté et la puanteur de chat coincées dans votre gorge  avant d’attraper de la fièvre. C’est ça… Personnellement, je ne sais pas pourquoi, mais j’aurais préféré éviter. Même si la principale vertu d’une telle situation est de vous couper l’appétit. Et puis, après tout, je suis dans le quartier branché de la ville; ne voyons pas tout en noir !

Enfin, « branché » n’est pas forcément ce que l’on souhaite quand l’appétit revient… Je tourne une heure dans Mission, ouvrant des yeux de plus en plus grands devant des menus aux saveurs de plus en plus expérimentales, mix de cuisines californienne, asiatique et mexicaine… Je suis fatiguée, je veux manger (et ceux qui me connaissent savent à quel point je peux devenir exécrable dans ces moments-là), devant mes yeux dansent des milliers de « Taquiera » et de « Woks de burgers ». Franchement, pour une fois, donnez moi un Wendy’s et ce sera le paradis !

Après avoir mangé un quart de ma colline de poulet Biryani (j’ai trouvé l’exception du quartier), j’entreprends d’aller vers la mer. La mer, ça rassure toujours.

Pourquoi personne ne dit qu’à San Francisco, les arrêts de bus sont de simples poteaux vert caca d’oie ??? Après avoir tourné un certain temps pour trouver le fameux poteau - arrêt (entre la recherche d’un restaurant et celle d’un arrêt de bus, un journée passe très vite ici), je suis contente, le bus arrive. Je commence à peine à penser à lever mon pied droit pour y monter que le chauffeur me hurle dessus. Bon, on ne va pas l’énerver plus, je vais prendre le prochain.

Lafayette Park et La Marina. Si je vois les collines à travers des larmes de crocodiles prêtes à se déverser à la prochaine mésaventure, je peux vous dire que mes cuisses, elles, les sentent, ces collines !

Rejoindre I. pour retourner à l’époque de la Prohibition sauve un des pires jours de ma vie de vacancière. Ou peut-être est-ce ce cocktail, le « French 75 »… ?

Ok. Et j'obtiens quoi si j'achète le rayon entier?
Ok. And what do I get if I buy the entire shelf?

My San Francisco Chronicle – day 2


A mere advise: avoid Couchsurfing!

Or, if you are stubborn, be prepared and bring some special equipment. For instance, you should bring an antibacterial jumpsuit, an oxygen mask, an electric child’s scooter not to touch the floor of the apartment, all your cleaning stuff to clean this one, around ten Febreze sprays and everything you find ingenious to put off cat’s hair, from tweezers to blowtorch (I should have thought earlier of blowtorch by the way). Ah, and why not some swimming goggles to protect your eyes!

I prefer to warn you.
You would tell me that this is an experience to visit San Francisco with nausea due to dirt and awful cat smell stuck in your throat before catching fever. Personally - I really wonder why - but I would rather have avoided it. Even if the main virtue of such a situation is to cut your appetite. After all, I’m staying in the trendiest area of the city, so I must not see everything in dark!

Yes, but "trendy" is not really what we could wish when the appetite comes back... I walk 1h long through Mission, opening my eyes more and more widely in front of more and more experimental menus: mix of Californian, Asian and Mexican arts of cooking. I m tired, I need to eat (and you’d rather not know me when I really need to eat), and tones of "Taquiera" and "Burgers woks” are dancing in front of my eyes. Honestly, for once, give me a Wendy's and it will be like heaven!

After having eaten 1/4 of my hill of Chicken Biryani (I found the exception in the area), I decide to go to the seaside. Seaside always reassures, especially when you feel lost.

Why did nobody tell me that, here, bus stops are mere dirty dark green posts?? After having spent a certain amount of time looking for one bus stop - post (I have to tell, between the research of a restaurant and a bus stop, a day is quickly over in San Francisco), I m very happy: the bus is coming.

I just have begun to get the thought of bringing up my right feet to step in that the bus driver is already yelling at me. I tell myself, I’d rather not get him angrier than he already is, I’ll take the next one.

Lafayette Park and La Marina. If I see hills through crocodile tears ready to flood over my face when the next misadventure happens, I can tell you that my thighs truly feel these hills! How can people live in such an up and down city??!

Joining I. for a Prohibition experience saves one of the worst days of my vacationer life.... Or maybe it is this "French 75" cocktail I'm drinking?

lundi 19 août 2013

Ma chronique de San Francisco – 1er jour


J’ai toujours rêvé d’aller à San Francisco. Toujours.

Dans l’avion, je chuchote un au revoir à New York, refoulant la nostalgie pour une excitation nouvelle. C’est un bon début.

Ensuite, je fais la connaissance de mon voisin de transport, I., le plus gros cerveau que j’ai jamais connu, côté intellectuel. Moi qui ne connaissais personne sur la côte Ouest, j’ai au moins un ami maintenant. Et je ne suis pas encore arrivée. Tout va donc pour le mieux.

L’atterrissage est doux, ma valise est délivrée très rapidement, I. me guide, nous prenons le « airtrain » (transfert aéroport - ville). Il fait beau, la Californie me sourit, je regarde le soleil, je regarde la montagne, mais… qu’est-ce que je vois ???!! Un mur de brouillard de la même hauteur que la montagne se perche sur la cime de cette dernière et entame sa folle descente vers la ville… Jamais vu ça…

Oh non !!!! Le brouillard remercie le soleil, la lumière s’éclipse, San Francisco s’éveille.


My San Francisco Chronicle – day 1


I have always dreamt of going to San Francisco. Always.

In the plane, I whisper to New York a "see you soon", bringing down my nostalgia to a new excitation. It is a good start.

Then, I get to know my neighbor, I., the biggest brain I’ve ever known, I mean intellectually. I didn’t know anyone on the West Coast, but now, I have a friend at least. And I m not arrived yet. Everything is for the best so far.

The landing is soft, my luggage gets delivered very quickly, I. guides me, we take the airtrain. The weather is splendid, California is smiling to me, I look at the sun, I look at the mountain and... What the hell is that ???!! A wall of fog, as high as the mountain itself, perches on the top of this latter and begins its crazy plunge to the city... I have never seen such a thing...

Oh no!!! The fog dismisses the sun, the light gets eclipsed, San Francisco wakes up.