dimanche 27 mai 2018

Royal Wedding

Bien sûr que j’ai suivi le royal wedding! 

Et fais pas genre. Toi aussi. 

On est de la même génération, William, Harry et moi. Je connais les éléments clés de leur vie privée et professionnelle. Tu sais, c’est un peu comme quand tu vois tes cousins éloignés - pas ceux issus de germain, ceux issus de Rintintin plouf plouf et plus loin - une fois tous les cinq ou dix ans, que tu es à fond dans les événements qui marquent leur vie puis tu apprends ce qu’ils deviennent de manière interposée, quand tes parents te racontent les derniers potins avec machin qui a fait ça alors truc qui ne lui parle plus etc. 

Ben voilà, William et Harry, c’est pareil. Sauf que j’ai toujours enlevé tout lien de parenté proche ou lointain dans l’éventualité où les princes charmants pourraient faire un saut dans la vraie vie. Je me demande d’ailleurs s’ils ne touchent pas des dividendes Disney. Car oui, avant de se résigner aux représentants masculins des périmètres environnants, la question la plus croustillante des cours de récré de tous les collèges de France était: 

« Tu préfères William ou Harry? ».

Le roux n’étant pas très en vogue fin des années 1990/début 2000, toutes les filles préféraient William. Sauf qu’un élément diminua la puissance du flux sanguin expulsé des valves cardiaques de toutes ces prétendantes. La calvitie naissante de William. Bien sûr qu’il ne pouvait rien y faire. En plus, il a rencontré Kate et là, tout le monde a compris que c’était fichu. 

Restait donc Harry, le rebelle flamboyant devenant de plus en plus sexy avec les années. Harry faisait les 400 coups. Harry se cherchait. Harry nous ressemblait. Harry nous rappelait Diana, et on adore Diana. Le flux sanguin reprit son élan et eut le hoquet à chaque nouvelle conquête du cadet.

Mais voilà. Harry s’est marié. 
Adieu espoir. Game over. La fête est finie. 

Le royal wedding s’est transformé en royal questionning. Les prises de conscience affluent. 
Est-ce que j’aurais aussi invité les Clooney? Bien sûr que je les aurais invités! Est-ce que j’aurais choisi cette robe? À voir. Je peux difficilement me prononcer sans l’essayer. Est-ce que j’aurais joué au beer-pong? Quelle question! J’aurais été la première à taper dans la balle. Est-ce que, moi aussi, je vais trouver mon prince charmant? 

Walt? Allo Walt Disney? Oui, c’est moi. Est-ce que vous pourriez me mettre en communication avec un autre prince? Comment ça, la ligne déconne? Ça grésille? Non, je vous entends parfaitement. Allo? Allooooo?!!! Walter????!!!! Ça a coupé.


God save the queen

dimanche 13 mai 2018

Lisbonne

Puisque tout le monde est parti en vacances, que Paris se résume à un désert dans lequel personne ne s’aventure plus sauf pour s’attrouper dans les oasis parc Monceaux, bois de Vincennes ou parc du Luxembourg (tout ce qui a de l’herbe, des arbres et un soupçon d’eau), qu’on ne peut plus sortir sans craindre les uv et les mirages de glaces Berthillon, j’ai choisi, moi-aussi, de détaler. 

Du soleil? Ben quitte à en vouloir, je vais en prendre, et pas qu’un peu. Direction Lisbonne! Comment ça, je suis jalouse? Pas du tout! Enfin, quand tu en es réduite à capturer de l’air ensoleillé dans un pot à confiture que tu cachettes en notant « soleil. 28° » et que tu places le pot en évidence sur ton étagère afin de ne pas sombrer quand la vie repasse à 17°, tu relativises. 

Donc, non, je ne suis pas jalouse. Je fais le plein d’énergie dans ma tête.

Je la vois, Lisboa la rayonnante, la coquette! Lisboa et ses collines improbables face à l’océan! D’ailleurs, quelqu’un aurait pu me prévenir, je commence à avoir mal aux mollets. Lisboa et ses pasteis de nata! Il faut bien ça pour se mettre en jambes. Pour se donner le courage de gravir les hordes de touristes, leur passer devant pour avoir une place dans le tramway.

Et c’est parti! Qui aurait cru que je me serais laissée aller au charme des montagnes russes dans un décor de faïence? Il faut bien ça pour que je mette les pieds dans un monastère. Des Azulejos en veux-tu, en voilà! C’est le soleil qui me rend folle, qui me chauffe, et me voilà de nouveau devant un château. Saint Georges qui croyait terrasser le dragon en a conservé son souffle. Et cette vue. À en couper le souffle justement.

Puisant les vacances, le sud, l’air du sud à tout va, je fais une pause dans une ruelle de l’Alfama. Tiens, je suis devant la seule maison sans azulejo. De tout le quartier, de toute la ville même, ça doit être l’unique. Il y a un peu de verdure aussi. En fait, un banc entier de verdure. C’est magnifique!

Assise sur mon canapé, je sens les rayons parcourir les kilomètres et venir jusqu’à moi. Mais l’heure tourne. Il est temps d’enfiler un pull parce qu’ici, de nouveau, ça caille et de prendre la route pour Stalingrad, y jouer les vieilles canailles.


Des plantes et du soleil