jeudi 24 décembre 2015

La surprise de Noël


Après 15 jours à se ruer dans les boutiques avant qu’elles ne ferment, la tête s’emballant comme une girouette à chaque annonce priant la clientèle de bien vouloir se diriger vers la sortie…

Après le rhume de Noël à constater qu’Harrison Ford est aussi irrésistible en Han Solo qu’en Indiana Jones…

Il me reste une solution pour tenter de combler les lutins: le stand boomerang, communément appelé « La surprise de Noël ». Des boîtes en fer sont empilées les unes sur les autres. En fonction de la boîte visée par le lancé de balle, un cadeau est lâché. Il faut l’attraper, sinon il recommence son tour jusqu’à ce que nos réflexes soient plus affûtés.

Aucune chance de perdre: c’est un jeu où, tant qu’on n’y est pas arrivé, on doit recommencer.

C’est ça, la magie de Noël.


course aux cadeaux

lundi 30 novembre 2015

De pâtes, oui, oui, de pâtes


Je me suis réveillée avec le ventre qui gargouillait. J’avais faim. Mais pas faim du bon gâteau aux pommes tout doré que je m’étais concocté la veille. Non. J’avais faim de pâtes. De pâtes au beurre salé.

J’étais tellement sous le choc de mon envie que j’en étais scotchée au lit. Peut-être aussi que j’y étais scotchée parce qu’il était tout simplement trop tôt.

Immobile, les yeux grands écarquillés, une seule question en tête : pourquoi ? Pourquoi est-ce que je me réveillais un lundi matin de novembre en ayant faim de pâtes au petit-déjeuner ?

Puis, j’ai oublié cette sensation jusqu’au soir. Jusqu’au soir où, justement, en saisissant mon paquet de penne, le rêve m’est revenu en plein estomac.

Le rêve où j’annonçais à mes amies que j’avais rencontré un garçon qui avait l’air sympa et que c’était lui l’inventeur du système de fermeture adhésive sur les paquets de pâtes. Après plusieurs secondes de flottement où l’on pesait le pourcentage de non-romantisme de l’information, on penchait pour l’admiration et on s’exclamait en même temps "trooooop balèze!!!!".

Le rêve s'arrête là.
J'ai rêvé de pâtes...

Sur un nuage de penne, ouverture facile

samedi 14 novembre 2015

Paris, City of Love


Pas beaucoup de mots.

Pas beaucoup de mots qui viennent dans cette gueule de bois ensanglantée.

Juste des pensées en vrac.

Des pensées à ces morts inutiles.
À l’horreur.
À ces déviations de religions stériles et vides de sens.

Des pensées à l’amour, à Paris, au bien-être de vivre ensemble, ensemble en tant qu’êtres humains c’est tout, des pensées à la liberté, à l’égalité, à la fraternité, des pensées à la vie.

Paris, c’est la vie.
Fluctuat nec mergitur.

Pars, c'est la vie - à la vie!
 

jeudi 29 octobre 2015

Mon nom est Dracula


Halloween semble se préparer de plus en plus tôt. J’ai donc décidé de prendre le diable par les cornes et de commencer dès janvier par une visite de courtoisie à ce cher Dracula.

Au cœur des terres roumaines et des sommets transylvaniens se dresse sa résidence principale. La Château de Bran. Pour y accéder, je vous le conseille plutôt en été. J’ai du gravir un chemin escarpé, glacé de manière relativement homogène. Arrivée à la cime de la montagne qui correspond à l’entrée du château, il a fallu que je me dépêche de m’accrocher à une balustrade car, entre le vent, la neige et les -15°C, j’ai cru que j’allais décoller sous forme congelée.

Dans le hall, je suis restée 10 bonnes minutes blottie contre la porte de la billetterie - le seul endroit chauffé - afin de pouvoir à nouveau mouvoir mes doigts et réajuster ma toque. Mon cher Comte, j’étais fin prête à enlever les clous de ton cercueil pour admirer ta cape.

J’ai parcouru toutes les pièces de ta demeure un peu trop grise à mon goût. Aussi, je ne sais pas comment tu fais, mais je me les suis pelées, dans ton château ! Pense au chauffage central, ça peut être très attractif. Quoi qu’il en soit, je ne t’ai pas trouvé. Peut-être étais-tu de voyage en Angleterre histoire de te brûler la peau (tu n’as pas besoin de beaucoup de soleil pour ça). J’étais un peu triste, ça m’en a presque enfoncé un pieu au cœur.

Ou tu étais parti te brosser les canines dans un de tes passages souterrains bien sombres - je soupçonne le puits de la cour d’en être une entrée. C’est bête, parce qu’ayant mastiqué trois gousses d’ail par superstition avant de venir, on aurait pu jouer à qui sent le plus mauvais.

J’aurais tellement aimé que tu me dises « Mon nom est Dracula » avec le même accent que dans le film de Coppola… Je suis très déçue. Pense à te présenter la prochaine fois, vieille canaille! On trinquera à ta santé. Je vérifierai quand même l’étiquette de la bouteille si tu ne m’en veux pas, parce que le sang, même millésimé, c'est pas trop mon truc.

Dracula, sors de ta cachette, c'est Halloween!!!


mardi 6 octobre 2015

Moulin à paroles


-   Je…

-   Et tu…

-   Mais…

-   Non, mais…

-   Tu sais…

-   Ah et…

-   Mmmm…

-   Enfin, c’est pas…

-   Si pour…

-   Pas exactem…

-  

-  

-  

-   Je pourrai en placer une un jour ?????????????!!!!!!!!!!!!!!!!!

Café serré explosif ou inventif?

mardi 22 septembre 2015

Le chevalier périmé


Il y a le personnage principal, le chevalier, et puis il y a son objectif, la belle princesse. Notez qu’on pourrait être moins sexiste et parler de chevalière (pas la bague) et de prince ou alors de chevalier qui va chercher son prince ou encore de chevalière (toujours pas la bague) qui court après sa princesse. Mais soyons simple et restons dans un schéma traditionnel pour l’explication. La tradition, ça marque et ça fout les boules.

Le chevalier veut donc rejoindre la belle Guenièvre à tout prix, qu’importe le déficit dans lequel l’enferrent les crédits émeraudes.

Le problème, c’est qu’il y a plein de portes fermées devant lui. Les vilains obstacles.

Sur son beau cheval blanc qui broute le gazon royal en sifflant High by the Beach1, il réfléchit. Pour une fois, ça lui fait du bien. Il réfléchit et se dit « Mais comment vais-je faire pour retrouver ma belle et tendre ? ». Il a déjà du tâter sa peau de pêche. Désolé tradition.

C’est là qu’intervient le premier adjuvant : Bibi le Hérisson. « Hé Ken, je sais pas ce que tu branles à glandouiller en rond sur ton canasson, mais c’est tout droit ».

Le chevalier ouvre grand les yeux croyant au miracle (là, il a oublié qu’il était capable de réfléchir), lance son bel étalon qui ne court plus tellement droit depuis sa petite snifette et défonce toutes les portes sauf la dernière.

Le cœur entr’ouvert, les yeux exorbités et les jambes flageolantes, il se trouve légèrement mal en point. Avant d’atterrir dans les bras de sa belle et d’offrir son plus beau sourire aux photographes, il se dit qu’il a besoin d’un petit masque au bleuet, fleur fort courante dans la région.

Requinqué du museau et la mèche rebondie, il franchit la dernière porte tel un héros moderne, le torse bombé et luisant. Mais la belle Guenièvre s’est lassée du jeu méritocratique entre-temps et est partie avec un duc espagnol faire bronzer ses rubis à Ibiza.

A ce moment-là, Bibi le Hérisson fait son come-back. Il accourt sur ses petites pattes en tendant au chevalier la clé jetable du chemin vers Adélaïde et le réconforte : « Une de périmée, dix à consommer ».

Le bleuet ayant renforcé jusqu’à son armure qu’il ne peut plus enlever, le chevalier part butiner à gauche et à droite avec un allant à date de péremption jusqu’à ce que la fleur anesthésie toutes ses chairs et qu’il cherche une substance pour combler son manque affectif. Désormais, il erre seul dans son halo bleuté en se demandant quelle porte franchir. On l’entend parfois dans ses délires : « Bibi... psssss... Bibi, t’es où ? ».

1 Lana del Rey

Roman de portes, de chevaliers et de hérissons, Moyen-Age actuel

mercredi 16 septembre 2015

La trompette à roulettes

Quand la chaleur a commencé à envelopper nos paupières, j’ai trouvé une trompette à roulettes délaissée sur le sable ocre. Je lui ai proposé de me suivre et elle est venue. Nous avons grelotté ensemble sur les pavés de ces villes plus anciennes que l’Histoire oubliée.

Au passage, j’ai vu des affiches de dictatures révolues avec leurs carapaces roulantes écraser ces mêmes pavés. Dessus, des armes partout. Plus de têtes. Des prolongements de carapaces. Un bruit infernal. Des hommes et des femmes à terre. Une montagne humaine. Puis, des hommes et des femmes debout. Pas de carapace sur la tête, mais, dans les yeux, la fierté et le soulagement.

Quelques regards curieux sur ces affiches. Beaucoup de passage autour.

Ma trompette m’a emmenée ailleurs.


À la fin de l’été, elle a poussé quelques notes me demandant si tout ça, c’était vraiment si loin, et m’a éjectée. Je me suis retrouvée les deux pieds sur terre.

c'est un jazz triste qui te roule dessus

lundi 7 septembre 2015

Activité travail ou La rentrée

Les vacances se sont interrompues brusquement. Comme ça. Sans préparation aucune. Bien sûr, je connaissais la date précise, mais la reprise, c’est comme tous les lundi : brutal. Alors j’ai décidé de considérer le travail comme une activité originale sur le même plan que le yoga, l’arrosage de cactus ou l’apéro entre amis. Franchement, si l’on regarde les choses en face, faire les courses n’est pas beaucoup plus amusant.

Le programme de l’activité travail est vaste.

À la moindre occasion, j’étire ma colonne en pensant que mon soleil intérieur ne doit pas être froissé. Il brille tellement qu’il va illuminer cet environnement hostile. Je garde la position quelques minutes en souriant aux palmiers de mon fonds d’écran.

Je préserve la plénitude de mon bureau en jetant automatiquement tout papier qu’on me donne. Encore plus quand il est inscrit « confidentiel ». Je suis trop respectueuse pour y jeter un œil.

Sous prétexte de l’urgence d’un message à faire passer, je me lance dans des foulées oxygénantes le long des couloirs.

Quand le téléphone sonne, j’augmente le volume sonore de ma playlist « Vacances forever », ce qui créé un mix dont je sais apprécier la juste valeur.

Je m’adonne régulièrement à un atelier créatif. Par exemple, j’ai redonné de l’énergie aux lignes préenregistrées sur mon téléphone en collant des post-it de couleur sur les noms correspondants. Une fois fini, je me suis aperçue que j’avais attribué la même couleur à tous les gens que je détestais. J’ai du recommencer histoire de rester sous couvert de ma diplomatie apparente. Ce fut un atelier intense.

Dans l’ensemble, ça fonctionne pas mal.

Le seul hic serait la durée de l’activité, parce qu’ajoutée à toutes les autres, j’ai carrément besoin de nouvelles vacances au bout de deux semaines.
Playlist "Vacances forever"


vendredi 7 août 2015

Les pieds dans l'eau


Paris, c'est génial en août.

Déjà, il y a moins de monde. En général. Parce que, dans mon quartier, je ne vois pas de différence en terme de densité de population. Ils doivent être trop fauchés pour se payer des vacances.

Paris, c'est génial en août parce qu'il y a le soleil, la chaleur et la mer.

Le soleil et la chaleur

Je ne vous rappelle pas vos nuits difficiles à trouver le sommeil ou vos journées à bronzer sur la terrasse du bureau en répétant aux clients que "août est un mois très compliqué, il y a un tas de choses à préparer pour la rentrée".

Mais la mer?
Oui, la mer! De l'eau quoi.

J'ai vu deux personnes en maillot de bain sauter dans le canal de l'Ourcq depuis une passerelle. Ils ont mis un petit temps à se décider. Tout un attroupement s'était formé sur le quai et attendait, d'une, leur saut, de deux, leur remontée à la surface, sans doute pour constater quel herpès ils avaient chopé.

Pour aller à la mer sans bouger, j'ai trouvé une super technique. Une autre. Plus sûre. Je remplis une bassine d'eau froide. Au vu de la température de l’eau, je n’ai aucune envie de me baigner plus que les doigts de pieds. En fermant les yeux, je me croirais en Bretagne. Pour accentuer le côté réel, j'ai même acheté un petit poisson que j'ai laissé en liberté dans son 30cm2 aquatique. Ce qui est bien, c'est qu'il fait ma pédicure en même temps que je trempe mes extrémités. Je referme les yeux. Ce bruit… Ce ne serait pas une rafale de sable qui s’abat sur la couverture de mon livre ? Ah non, c’est mon rideau de douche qui s’est décroché et me tombe dessus.

Dans ma salle de main à moi, il y a la mer
 Le petit poisson, dans l'eau, tourne en rond

lundi 13 juillet 2015

Pique-nique mania


Il fait beau. Il fait chaud. Il n’y a plus personne dans la place.
Je décrète la saison des pique-niques ouverte. Et même bien entamée.

La plupart des Parisiens sont partis s’échauffer la peau en bord de mer. Passer plus d’une heure à se prélasser dans un même lieu public autre que le travail devient donc envisageable. Les 40° à l’ombre ne font qu’augmenter cette envie de rester à l’air libre, un seul espoir en tête : que la brise vienne nous faire la bise.

Selon les groupes d’amis et les habitudes, j’erre du Champ-de-Mars au Quai de Loire, en passant par l’Île de la Cité et tous les lieux où il y a au moins une marre ou de l’herbe. Il arrive aussi que j’échoue en terrasse, faute d’avoir cherché un supermarché ouvert à temps. Il ne faut pas oublier : on est en France. Sur 640 679m2, 3 supermarchés sont ouverts jusqu’à minuit. Donc si tu n’es pas dans le bon quartier et qu’il est 20h passé, autant rentrer manger des pâtes chez toi.

Justement, en parlant de ce qu’on amène à un pique-nique, il se passe quelque chose d’étrange. Quand bien même je m’essaie à la mode « déjeuner sur l’herbe » avec des personnes différentes (pique-niquer avec les mêmes amis à chaque fois perd en exotisme), je me sens obligée de varier ma participation. Fini le temps où tout le monde amenait un paquet de chips et une bouteille de rouge. Maintenant, il faut préparer (préparer ??!!!) une salade à je ne sais quoi ou alors un cake à truc machin chose. Je me suis même surprise à emporter une bouteille de champagne au dernier pique-nique avec un ami que je n’avais pas vu depuis longtemps, bouteille qui a évidemment explosé au moment de l’ouvrir, pile devant la Samaritaine. Je devrais peut-être revenir aux chips - vin rouge.

Après avoir dégusté la salade de poulpe, on allait entamer quelque chose de normal oublié au fond du sac - genre tomates cerise - quand l’orage a éclaté. C’était parfait, on n’avait pas pensé à l’eau.

La nature fait si bien les choses que, la prochaine fois, avant de sortir pique-niquer, je lui demanderai une livraison à domicile.

Mangez-moi, mangez-moi
 Tous les soirs, non loin de la Seine

lundi 15 juin 2015

Température


Avec les degrés qui s'accumulaient, je coupais les centimètres de tissu qui couvraient mon corps, je chaussais mes écrans noirs, et plongeais dans mes nu-pieds.


En marchant, je donnais mon sourire au soleil et ma peau à dépâlir.
Je buvais des litres d'eau.
J'écourtais mes nuits pour m'enivrer de la douceur nocturne.
J'étais prête.
Oui, j'étais prête pour une course de chameau à flan de dune à braver sable, brûlure et sirocco. Une course à résistance de bosses. Une course mirage.

Et puis, j'ai senti quelques grosses gouttes de pluie.
De plus en plus de gouttes, précipitées les unes sur les autres.

Un rideau de gouttes.


Je me suis retrouvée en mini short trempé en terrasse. Dégoulinante de la tête aux pieds.

Chameau à bosses, mirage de dunes
 Après l'orage, je ne rêve plus tellement d'oasis

mardi 26 mai 2015

En charge


Trois jours à dormir, jardiner, courir, faire du vélo, feuilleter des magazines, se peinturlurer les ongles, boire du Bourgogne tout en dégustant de la viande du cru, respirer l’air pur, s’aérer les neurones, bouger, buller, bouger, buller, bouger, buller. Tiens… Un petit praliné par-là… Mmmmmmmmmm

Et si j’allais partager des confidences avec les fanes de radis dans un coin du potager? Les poules, un peu moins fort s’il vous plaît, on ne s’entend plus chuchoter! Oh! Une double-libellule !!!! À mieux y regarder, je crois que ce sont deux libellules en pleine action…

Ça y est, je le sens, mon cerveau s’est mis en mode yoga fumette de chamallows.

attention ça bout!

vendredi 1 mai 2015

Un vrai poisson breton


Pâques et son week-end de trois jours, je rends visite à mon ami Poissonou the Fish en Bretagne.

J’arrive sur le port et repère la pointe de son bonnet frétillant au gré de la houle sur sa peau tannée de marin.

Après une embrassade qui sent le plancton, nous nous promenons au fil des années et des marées, gommage de la plante des pieds au sable fin en prime. Derrière son air de vieux loup de mer, il me livre une multitude d’anecdotes dont certaines lui tirent un sourire de sacré coquin. C’est comme ça qu’on s’est toujours compris, Poissonou et moi.

En passant devant le fumoir de haddocks, Poissonou se laisse emporter par le parfum du souvenir des fumeries d’opium de Saïgon et ses années de bourlingue au large. Depuis, c’est le monde qui vient à lui, les courants ramenant dans les baies leur lot de trésors.

Mes cheveux s’accordent un brushing aux quatre vents. L’air me farde les joues. L’iode me requinque les poumons. J’écoute ce capitaine des voiles me raconter comment il grimpe de rocher en rocher, porté par les vagues, sans filet de sauvetage. La température de l’océan lui palpite les écailles, mais il tient le cap. Un poisson breton, c’est pas fait en chocolat d’eau douce.

Littéralement saoulée par l’air, je me sens sabordée par un sérieux coup de barre. Il m’entraîne manger une crêpe aux pommes caramélisées au beurre salé et flambée au lambig, le tout accompagné d’une énième bolée de cidre depuis mon arrivée.

Pour digérer, il plonge près de la roche, se laisse un peu tanguer à la surface et file saluer ses amis homards. Je le vois disparaître à travers l’écume et lui glisse un dernier clin d’œil avant de m’éloigner.

L'activité du port, où les bonnets jaunes sont essentiels
 

vendredi 27 mars 2015

Le printemps de mon humeur


Mon humeur dépend invariablement des saisons. Alors, au retour du printemps, je m’offre un beau bouquet de fleurs.

Des fleurs dont j’avais oublié le parfum tellement j’étais retranchée dans mes rêves hivernaux, mes rêves au chaud.

Des fleurs blanches pour mes adieux au manque de lumière. L’essence du dégivre des couleurs.

Des fleurs roses pour teinter mes pommettes ; Tinter, tinter, tinter les cloches qui, d’une semaine à l’autre, sonneront les beaux jours et le retour des papillons qui dansent sur un air de mandoline fraîche.

Je m’offre un bouquet de fleurs comme un trampoline pour la bonne humeur.

Papillon de printemps, trampoline pour l'été!

lundi 2 mars 2015

Le nom des pistes


Le 5ème panneau dans mon champ de vision, j’opère un dérapage contrôlé après quelques ondulations de sirène des neiges pour me planter juste devant et faire une pause dans mon échauffement quotidien.

Forêt. Promenade au milieu des sapins, la piste allait forcément être en partie verglacée par -5°C ce matin. Élémentaire mon cher Watson. Sauf que quand Watson est en vacances, Watson fonce les yeux fermés dès qu’il voit du vert. Car oui, mon échauffement est vert douceur. J’aurais juste dû me méfier d’une piste qui ne porte pas un nom d’animal. La preuve en glisse et petites frayeurs.

J’enchaîne donc sur des pistes aux noms d’animaux qui sautillent dans les prairies, mènent une vie tranquille dans la nature et se réfugient sous la couette au fond de leur tanière l’hiver venu. Lapin, lièvre, renardeau, marmotte. Des animaux inoffensifs en somme.

Le reste de la journée, j’évite soigneusement les pistes aux noms d’animaux vifs et sautillants – chamois, biche, bouc –, ma réactivité sur la neige étant limitée, celles aux noms d’animaux volatiles – aigle, coq, geai – n’ayant pas loué d’ailes pour survoler les obstacles aperçus derrière mon masque, ou pires, celles aux noms d’animaux bourrus tels le sanglier car si les amoncellements de terre arrachée par la puissance de l’animal pendant sa course annoncent les bosses, sa vitesse laisse deviner l’inclinaison de la piste.

Au moins, avec des noms d’animaux, on peut à peu près choisir les descentes selon ses envies et son état. Tranquillité, raison, challenge, dépression ou folie. Les autres noms portent à confusion. Par exemple, j’ai déjà vu une piste noire ayant pour nom « Amoureux ». Personnellement, j’appelle ça de l’amour vache.


AAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHH
J'ai pas d'amoureux d'abord
pas d'amoureux
pas d'aaaaaaaaaaaaaa....

jeudi 29 janvier 2015

Et toi, tu viens d’où, tu fais quoi ?


J’ai envie de te poser plein de questions.

J’ai envie de savoir si tu es plutôt jaune poussin ou bleu océan, tabouret en bois ou bergère de velours, verre à pied ou rez-de-chaussée.

J’ai envie de savoir si tu as lu tous les beaux livres que tu as demandés à divers Noël et soigneusement rangés  sur ton étagère.

De savoir à partir de combien de matins où le réveil sonne à 6h30, tu t’ennuies, et tu as envie de partir pour les Amériques.

De savoir si tu es plutôt geek sans lunettes, amatrice de belles lettres ou si tu rêves de t’appeler Violette.

De savoir si toi aussi, tu t’en fous de connaître le nombre de calories contenues dans le donut fourré au chocolat que tu t’apprêtes à dévorer.

De savoir si tu ne comprends pas le sens du mot « réalité », et que celle qu’on t’indique de suivre – dans ta bouche, tes seins, tes fesses, tes abdos, tes photos, tes boots, tes tics et tes tocs -, tu t’en contrecarres les pieds. Tout ça, parce que tu as les oreilles décollées et que tu captes les signaux de Mars et Neptune. Que ta vision à toi, elle est cosmique. Galaxique. Trop chic.

J’ai envie de savoir de quelle planète tu viens et quelle légende tu entretiens.

De savoir si on peut se prendre par la main. Toi, mon matin, le jaune poussin. Mon donut, les Amériques, et les geeks.

chut... je suis branchée sur les ondes lunaires...

jeudi 22 janvier 2015

Nouvelle année, nouvelle liste


Pour la nouvelle année, je promets :

- de ne plus faire les yeux doux au banquier pour qu’il m’invente un rendez-vous et me fasse doubler une file désespérante d’attente.

-   d’adopter les patins à glace. Histoire de voir comment ça peut rouler autrement que sur des roulettes.

-  dans ce dernier cas, je promets de lâcher la rambarde de la patinoire une fois sur la glace.

-       de ne plus m’essuyer les pieds sur le paillasson de la voisine.

-   de ne plus me lever 10 minutes après la sonnerie du réveil. Sauf si j’ai du mal à me lever.

-  de ne plus penser que les réseaux sociaux suffisent à ma sociabilité hivernale.

-    de ne plus penser que l’été, c’est apéro tous les soirs. C’est triste pour l’hiver.

-   de ne plus dépenser autant dans les cadeaux de Noël pour les autres que pour moi.

-   de ne plus dire que je fais du sport alors que ça fait 4 mois qu’il fait trop froid pour en faire.

-   de ne plus faire périr les bouquets de fleurs qu’on m’offre en leur faisant subir une lente traversée du désert en apnée.

-   d’être polie, serviable, aimable. De temps en temps. Parce que bon, je vais quand même pas manger des carottes tous les jours.

La patinoire des carottes ou comment commencer l'année du bon pied

mercredi 14 janvier 2015

Liberté Charlie

Quand un chemin est trop tracé, c'est l'autre que je prends.
Parce ce que, liberté, c'est à tes côtés que je veux marcher.
J'ai grandi avec toi et je ne te lâcherai pas comme ça.
C'est toi la bonne étoile qui guide mes mots, qui guide mes pinceaux.

Liberté, tu es bien trop belle et bien trop grande pour qu'on te piétine. Tout du moins qu'on essaye de le faire. Voire qu’on pense à essayer de le faire.

Tu joues avec l'égalité. Avec la fraternité.
Tu joues dans un monde de tolérance.
Parce que tu n'es pas qu'un mot.
Parce que l'égalité et la fraternité non plus.
Parce qu’un monde de tolérance n'est pas une utopie.

C'est notre chance de vous avoir.
C’est notre devoir de vous chérir.

C'est grâce à vous, principes démocratiques, et pour vous que l'on respire. Que l'on écrit. Que l’on dessine. Que l'on rit.

Liberté
Liberté d'expression
Liberté de la presse
Je suis Charlie

S. Z. 


#jesuischarlie #liberté