mercredi 25 avril 2018

La poule aux oeufs d’or - suite et fin de l’enquête

L’inspecteur Lamb a tourné en rond pendant 10 jours. 

10 jours à loucher sur les oeufs d’or, à chercher la moindre empreinte, à humer le moindre indice. Tout ce qu’il trouvait n’était que des traces de chocolat. Aucune piste relative à l’effraction. À croire que tout ce qui entrait dans cette boutique se transformait en chocolat. Restaient les débris de verre de la porte d’entrée qui, ne semblant pas tomber sous le charme, demeuraient dans leur matière originelle. 

Bref, il pataugeait dans la semoule. Au moment où il sentit l’indigestion de couscous arriver - ce qui l’aurait fortement attristé soit dit en passant - il se ressaisit.

Il sortit son carnet sentant que l’inspiration allait venir et tombait sur l’adage qu’il avait inscrit en première page. 

« Mieux vaut trouver la sortie de secours plutôt que de rester devant une porte close à gober les mouches ».

Quelle coïncidence! On aurait dit la clé qu’il attendait depuis que le chocolat lui montait au nez.

« Trouver la sortie de secours ». Très bien. Dans les moments graves, il fallait retourner aux basiques. À ses mentors. Il s’enferma donc plusieurs jours à regarder tous les épisodes du Bureau des légendes et d’Inspecteur Gadget quand, réconcilié avec le chocolat et absorbé par un épisode de ce dernier, il laissa traîner sous sa narine le bout d’une oreille de lapin praliné.

C’est là qu’il se dit « Eurêka ». L’odeur, bien sûr! Chaque chocolat a une odeur différente! Je vais suivre l’odeur du chocolat Béat!

Son commissariat ne disposant pas de chien, il s’empara dare-dare du hamster de ses voisins qui le mena jusqu’à la base nautique de Paris sur Seine. 

Il n’eut aucun mal à repérer les poules. Certaines se faisaient dorer à l’ombre pour ne pas fondre trop vite, d’autres s’étaient hissées sur un paddle et s’entrainaient au plus beau plongeon.


Après tout, Pâques était passé. Elles avaient bien le droit d’en profiter.


La poule aux oeufs d'or - un hamster clôt l'enquête

lundi 2 avril 2018

La poule aux oeufs d'or

Dans la nuit du samedi 31 mars au dimanche 1er avril eut lieu le premier cambriolage qu’ait jamais connu le 138, rue de Sèvres dans le quinzième arrondissement parisien. Et pour cause, cette adresse ne correspond pas à celle d’une banque mais bien à celle d’une chocolaterie. La chocolaterie Béat.

Originaire de Caen, Antoine Béat avait choisi de s’installer à ce niveau de la rue de Sèvres, éloigné de l’agitation du Bon marché tout en profitant de l’aisance de la population du quartier.

Antoine Béat a une âme d’artiste. Plus que de façonner de merveilleux petits pralinés que tout le quartier s’arrache le dimanche, ce sont les moments où il façonne des formes en chocolat qui le transportent. Vous imaginerez donc facilement qu’il exulte à l’approche de Pâques.

Cette année, il s’était surpassé. Il avait créé des poules au plumage coloré à faire saliver non seulement tous les enfants mais également tous les adultes qui ont eu le bonheur de passer devant sa boutique avant l’incident. Des poules donc, mais aussi des œufs, des lapins, des poissons.

Que s’est-il passé cette nuit? Vers 1h du matin, plusieurs voisins ont entendu un bruit de verre brisé. Ce sont eux qui ont donné l’alerte. Quand la police est arrivée sur place, toutes les poules avaient disparu. Toutes, sauf une. La poule aux œufs d’or.

Un noctambule gourmand aurait-il craqué ? Un nouveau trafic serait-il en train de sévir? La poule aux œufs d’or saura-t-elle livrer des indices sur ce mystérieux kidnapping ?

L’inspecteur Lamb ne néglige aucune piste. L’affaire reste à suivre.

Le casse de Pâques