jeudi 29 août 2013

Ma chronique de San Francisco – 3ème jour


Shootée au volontarisme de ne pas laisser un environnement hostile me pourrir mes vacances ainsi qu’au doliprane pour être plus concrète, j’entreprends une journée réconfort.

Ne me demandez pas combien de calories j’ingurgite. Je goûte simplement des spécialités locales, de la « Clam Chowder » à la « French Vanilla Ice Cream » (Swensen’s, pour la vie).

Je me faufile à bord du cable car, rate mon arrêt pour finalement m’aventurer dans la vie tranquille de Nob Hill. Je respire la poésie d’Ina Coolbrith et des petites allées cachées de verdure, salue Jack Kerouac lors de mon passage à Russian Hill.

Je deviens la pro du cable car, redescends au port méditer dans Victoria Park (traduire par enfiler mon pull, 4ème épaisseur de vêtements, et sentir la chaleur revenir dans mes membres), puis partage un moment de complicité avec quelques otaries paresseuses.

L’heure tourne, la lumière baisse, il est temps de se rediriger vers Mission. L’employé de la compagnie de tramway indique aux passagers de prendre un bus à la place de l’habituel tramway dont je connais le trajet par cœur. Je m’aperçois cependant un peu tard que le bus ne prend pas tout à fait le même chemin, pour ne pas dire qu’il change complètement d’itinéraire passé un certain point. Ma voisine de transport a pitié de moi et stoppe le bus dès que possible pour me faire descendre. Je me retrouve au milieu de nulle part, la nuit tombée et ma carte à la main. Ma carte semble être le seul vestige de mon guide introuvable dans mon sac. L’aurais-je perdu avant de monter dans le bus ? Je regarde autour de moi, ne trouve pas beaucoup d’indications. Je comprends, en revanche, que c’est loin d’être le quartier le plus sympathique de la ville. Pour couronner le tout, mon téléphone n’a plus de batterie. Une partie de plaisir s’annonce, dites donc!

Heureusement, j’ai toujours deux jambes. Je marche dans l’espoir de trouver un café où charger mon seul lien avec le monde. Je finis par entrer un bar fort peu peuplé, seule lumière depuis 30 minutes, mis à part les réverbères.

En général, à cette heure-là, on demande quelque chose de fort, tout du moins d’alcoolisé. Je veux seulement un thé et une prise électrique, oui merci, un thé chaud, ce sera tout, merci bien. Les Français sont bizarres. Les Français sont gelés et désespérés, oui !

Mais l’espoir, des fois, c’est juste une chanson des Doors qu’on écoute en savourant la chaleur d’un thé…

Je rejoins des amis d’un ami, F. et W., dans Mission. L’ambiance chaleureuse des « dive bars » réchauffe les cœurs les plus gelés. F. et W. . La joie de sentir que je ne suis pas perdue, seule avec mes aventures douteuses !

Comme quoi, vouloir échapper un appartement fait découvrir une ville sous tous ses aspects…

Une nouvelle aventure après chaque colline
A new hill, a new adventure

My San Francisco Chronicle – day 3


Got high by the will of not letting a hostile environment spoil my vacations, as by an anti-fever medicine to acknowledge a more down-to-earth solution, I need a comfy day.

Don’t even dare to ask me how many calories I swallow this day. I would just say that I try some specialties, from Clam Chowder to French Vanilla Ice Cream (Swensen’s, me and you for ever).

I sneak in a cable car, miss my stop, finally venture in the easy life of Nob Hill. I breathe Ina Coolbrith’s poetry and the one of little lanes hidden by trees and all kind of green plants, then say “hi” to Jack Kerouac when I pass through Russian Hill.

I become a cable car professional, get back to the harbor to meditate in Victoria Park (translate by to put in my pull-over, the 4th slide of clothes I’m wearing, and to feel some warmth coming back into my arms) and to share a moment of complicity with some lazy sea lions.

Time is going fast. Light is getting weaker. It is time to get back to Mission.

The employee of the streetcar company informs all passengers that they have to take the bus instead of the streetcar. At a certain point, I realize that the bus is not taking the same direction, not to say it changes totally its itinerary after the main street. My neighbor pities me and stops the bus as soon as she can. I step out in the middle of nowhere, nighttime, my map in the hand (it looks like I forgot my city guide somewhere before the bus drive). I look around me. If I don’t get any direction, I get that it doesn’t seem to be the safest area of the city. On the top of that, my phone ran out of battery. I guess everything is for the best, right?

Lucky me, I still have two legs! Let’s walk. I walk hoping to find a coffee shop, where I could get warmer and charge my unique link with the world. I finally find a bar with one client inside. At that time, people use to drink something strong, at least with alcohol. I’m just asking for a tea, please, really, just a hot tea, thank you, and a plug, thank you very much. The wide-opened eyes of the bartender remind me mine, the first day I wanted to grab something to eat in Mission. French are weird. French are frozen and desperate!

But hope sometimes is a mere song of The Doors displayed in a bar, while savoring the warmth of a tea.

I join friends of a friend, F. and W., in Mission. Ah, the comfy mood of dive bars warms up the most frozen heart! F. and W. . The joy of feeling I’m not lost, alone with all these adventures!

To escape an apartment can finally make you discover a city from every angle…

dimanche 25 août 2013

Ma chronique de San Francisco – 2ème jour


Un conseil : évitez Couchsurfing !

Ou prenez toutes vos précautions avant.
Par exemple, vous pouvez prévoir une combinaison antibactérienne, un masque à oxygène, une trottinette électrique pour ne pas toucher le sol de l’appartement, tout votre attirail de ménage pour nettoyer l’appartement en question, une dizaine de bombes Febreze et tout ce que vous voulez pour enlever les poils de chat, de la pince à épiler au chalumeau (j’aurais du penser plus tôt au chalumeau, d’ailleurs…). Ah, et peut-être des lunettes de piscine pour protéger vos yeux.

Je préfère vous prévenir.
Vous me direz que c’est une expérience de traverser San Francisco avec la nausée due à la saleté et la puanteur de chat coincées dans votre gorge  avant d’attraper de la fièvre. C’est ça… Personnellement, je ne sais pas pourquoi, mais j’aurais préféré éviter. Même si la principale vertu d’une telle situation est de vous couper l’appétit. Et puis, après tout, je suis dans le quartier branché de la ville; ne voyons pas tout en noir !

Enfin, « branché » n’est pas forcément ce que l’on souhaite quand l’appétit revient… Je tourne une heure dans Mission, ouvrant des yeux de plus en plus grands devant des menus aux saveurs de plus en plus expérimentales, mix de cuisines californienne, asiatique et mexicaine… Je suis fatiguée, je veux manger (et ceux qui me connaissent savent à quel point je peux devenir exécrable dans ces moments-là), devant mes yeux dansent des milliers de « Taquiera » et de « Woks de burgers ». Franchement, pour une fois, donnez moi un Wendy’s et ce sera le paradis !

Après avoir mangé un quart de ma colline de poulet Biryani (j’ai trouvé l’exception du quartier), j’entreprends d’aller vers la mer. La mer, ça rassure toujours.

Pourquoi personne ne dit qu’à San Francisco, les arrêts de bus sont de simples poteaux vert caca d’oie ??? Après avoir tourné un certain temps pour trouver le fameux poteau - arrêt (entre la recherche d’un restaurant et celle d’un arrêt de bus, un journée passe très vite ici), je suis contente, le bus arrive. Je commence à peine à penser à lever mon pied droit pour y monter que le chauffeur me hurle dessus. Bon, on ne va pas l’énerver plus, je vais prendre le prochain.

Lafayette Park et La Marina. Si je vois les collines à travers des larmes de crocodiles prêtes à se déverser à la prochaine mésaventure, je peux vous dire que mes cuisses, elles, les sentent, ces collines !

Rejoindre I. pour retourner à l’époque de la Prohibition sauve un des pires jours de ma vie de vacancière. Ou peut-être est-ce ce cocktail, le « French 75 »… ?

Ok. Et j'obtiens quoi si j'achète le rayon entier?
Ok. And what do I get if I buy the entire shelf?

My San Francisco Chronicle – day 2


A mere advise: avoid Couchsurfing!

Or, if you are stubborn, be prepared and bring some special equipment. For instance, you should bring an antibacterial jumpsuit, an oxygen mask, an electric child’s scooter not to touch the floor of the apartment, all your cleaning stuff to clean this one, around ten Febreze sprays and everything you find ingenious to put off cat’s hair, from tweezers to blowtorch (I should have thought earlier of blowtorch by the way). Ah, and why not some swimming goggles to protect your eyes!

I prefer to warn you.
You would tell me that this is an experience to visit San Francisco with nausea due to dirt and awful cat smell stuck in your throat before catching fever. Personally - I really wonder why - but I would rather have avoided it. Even if the main virtue of such a situation is to cut your appetite. After all, I’m staying in the trendiest area of the city, so I must not see everything in dark!

Yes, but "trendy" is not really what we could wish when the appetite comes back... I walk 1h long through Mission, opening my eyes more and more widely in front of more and more experimental menus: mix of Californian, Asian and Mexican arts of cooking. I m tired, I need to eat (and you’d rather not know me when I really need to eat), and tones of "Taquiera" and "Burgers woks” are dancing in front of my eyes. Honestly, for once, give me a Wendy's and it will be like heaven!

After having eaten 1/4 of my hill of Chicken Biryani (I found the exception in the area), I decide to go to the seaside. Seaside always reassures, especially when you feel lost.

Why did nobody tell me that, here, bus stops are mere dirty dark green posts?? After having spent a certain amount of time looking for one bus stop - post (I have to tell, between the research of a restaurant and a bus stop, a day is quickly over in San Francisco), I m very happy: the bus is coming.

I just have begun to get the thought of bringing up my right feet to step in that the bus driver is already yelling at me. I tell myself, I’d rather not get him angrier than he already is, I’ll take the next one.

Lafayette Park and La Marina. If I see hills through crocodile tears ready to flood over my face when the next misadventure happens, I can tell you that my thighs truly feel these hills! How can people live in such an up and down city??!

Joining I. for a Prohibition experience saves one of the worst days of my vacationer life.... Or maybe it is this "French 75" cocktail I'm drinking?

lundi 19 août 2013

Ma chronique de San Francisco – 1er jour


J’ai toujours rêvé d’aller à San Francisco. Toujours.

Dans l’avion, je chuchote un au revoir à New York, refoulant la nostalgie pour une excitation nouvelle. C’est un bon début.

Ensuite, je fais la connaissance de mon voisin de transport, I., le plus gros cerveau que j’ai jamais connu, côté intellectuel. Moi qui ne connaissais personne sur la côte Ouest, j’ai au moins un ami maintenant. Et je ne suis pas encore arrivée. Tout va donc pour le mieux.

L’atterrissage est doux, ma valise est délivrée très rapidement, I. me guide, nous prenons le « airtrain » (transfert aéroport - ville). Il fait beau, la Californie me sourit, je regarde le soleil, je regarde la montagne, mais… qu’est-ce que je vois ???!! Un mur de brouillard de la même hauteur que la montagne se perche sur la cime de cette dernière et entame sa folle descente vers la ville… Jamais vu ça…

Oh non !!!! Le brouillard remercie le soleil, la lumière s’éclipse, San Francisco s’éveille.


My San Francisco Chronicle – day 1


I have always dreamt of going to San Francisco. Always.

In the plane, I whisper to New York a "see you soon", bringing down my nostalgia to a new excitation. It is a good start.

Then, I get to know my neighbor, I., the biggest brain I’ve ever known, I mean intellectually. I didn’t know anyone on the West Coast, but now, I have a friend at least. And I m not arrived yet. Everything is for the best so far.

The landing is soft, my luggage gets delivered very quickly, I. guides me, we take the airtrain. The weather is splendid, California is smiling to me, I look at the sun, I look at the mountain and... What the hell is that ???!! A wall of fog, as high as the mountain itself, perches on the top of this latter and begins its crazy plunge to the city... I have never seen such a thing...

Oh no!!! The fog dismisses the sun, the light gets eclipsed, San Francisco wakes up.