mercredi 25 septembre 2013

Recherche d’emploi


Si je m’inspirais de chacun de vous, je pourrais écrire une encyclopédie à ce sujet. Mais bon, le temps de l’écrire, je ne vais pas trouver de travail avant belle lurette… et belle lurette, ça fait un peu long quand même.
Alors voici l’électrocardiogramme d’un être en pleine recherche.

Humeur
Un jour, la volonté de déplacer des montagnes, le lendemain, c’est plutôt une visite sans guide des grottes de celles-ci … C’est pas vrai, je deviens bipolaire ou quoi ? J’en parle. On me répond que non et qu’on connaît ces symptômes, pour poser le diagnostic suivant: « Vous êtes en recherche d’emploi, sans doute ? »

Baromètre
L’humeur qui s’éclate au trampoline, j’ai besoin de stabilité, du petit repère qui guide la girouette. Mon baromètre arrive le vendredi. Entre 11h et midi dans ma boîte aux lettres. Je le saisis illico presto. J’envoie valser le plastique et fais danser les pages. Voyons pour cette semaine… page 222… Voilà : « Ne vous épargnez pas, soyez un vrai Capricorne, sérieux et déterminé, et vous accéderez à un nouveau stade social ». Je fonce m’y remettre, reboostée comme un tube de vitamine C : si ELLE l’a dit, alors c’est que c’est vrai…

Aimer le vide
Oh, qu’il est beau, qu’il est grand, qu’il est infini… Stooooooop. Planning, j’ai dit planning ! C’est qu’on va se l’envoyer promener, le vide !

Chercher des annonces
Là, tu regrettes fort d’avoir choisi LE milieu qui est bien trop snob pour fonctionner par annonces.

Soigner son réseau
Et tu creuses, tu creuses, tu creuses… C’est pas un stylo que j’aurais dû demander à Noël dernier, c’est une pelleteuse !

Compétences
« J’adooooooooore la Mode ! »
« Hum très intéressant … et, à part ça ? »
« Eh bien je suis très polyvalente. Je sais jongler avec les responsabilités. J’ai un sens aiguisé du stratégique. Par exemple, je lis tous les jours Star me up pour connaître tous les hobbies des stars. On ne sait jamais, peut-être qu’un jour Angelina Jolie voudra faire une collaboration avec Phildar – elle est fan de crochet, vous ne saviez pas ? Sinon, j’ai également des compétences très concrètes. En cas d’urgence, je peux faire des manucures à 5 minutes d’un tapis rouge. Vous voyez, je sais tout faire ! Franchement, je suis la candidate idéale, non ? »

Reprendre des études ?
Tiens, j’ai trouvé un Master pas mal. 18mois. Ah. Refaire des stages. Aaaaah. 18 000£. Syncope. Bon, je vais travailler.

Se tenir au courant des tendances
Je lis la presse. C’est comme ça que j’ai repéré ce rouge aux nuances framboisées. Le pigment est d’une profondeur et d’une intensité rare. Il est juste parfait pour l’hiver. Conclusion : il me le faut ! J’arrive dans un grand magasin et fonce au stand Dior. Le beau et gentil vendeur me le fait essayer. J’adore. Il me maquille les yeux. Incroyable, ce fard ! Dites donc, super pratique ce pinceau, en plus… Ah, et ce mascara ! Dior n’est pas le meilleur en matière de mascara, hein ? Le vendeur me tend les petits paquets avec un sourire éclatant : « Vous voilà une Dior Addict ! ». Si seulement ce n’était que de la pub… merci pôle Emploi !

Soigner l’apparence
Ne pas s’arracher les cheveux, ne pas s’arracher les cheveux, ne pas s’arracher les cheveux…

Séance d’anticipation : Alors, laquelle tu préfères ? aaaaaaaaaaaaaaaaaaah SOS SOS SOS
Il te reste des cheveux, toi?

lundi 16 septembre 2013

Ma chronique de San Francisco – 6ème et 7ème jours


Après avoir traversé toutes ces épreuves, je suis blindée. Rien ne peut m’arriver de pire.

Je rejoins B. et D., des amis en vacances ici, au Stern Grove Festival pour assister au concert de Pink Martini. La non-amabilité des organisateurs ne m’atteint même pas.

« Je ne veux pas travailler
Je ne veux pas déjeuner
Je veux seulement m’oublier
Et puis je fume »

Je flotte sur cet air, direction Haight Street. Le dimanche après-midi, c’est hippie. J’atterris dans un bar avec N., un ami d’un ami d’un ami. Là commencent des heures magnifiques. Budweiser, pizza, une vue imprenable sur le brouillard san franciscain et prosecco à la clé. Le tout accompagné du guide le plus éduqué et le plus drôle qui soit. C’est d’un San Francisco comme ça dont j’ai toujours rêvé !

Le lendemain, je prends le chemin de l’aéroport, un des meilleurs burritos de la ville à la main. Je garde l’adresse secrète, promesse faite !

J’en aurais bavé à Frisco, mais j’aurais fini par réellement apprécier la ville. J’ai même envie d’y retourner pour vous dire.

Je remercie particulièrement mes amis new-yorkais qui m’auront supportée avec des tonnes de messages de soutien, me disant de revenir (croyez bien qu’à certains moments, j’étais à deux doigts de le faire) et mes nouveaux amis san franciscains qui m’auront éclairé ce brouillard (si ponctuel) à travers lequel j’ai eu du mal à voir. En plus de mes amis de toujours, évidemment, aux yeux desquels ma semaine semblait plutôt surréaliste. En fait, quand on voyage seule, on n’est jamais seule.

Ps : j’espère que les heureux Français qui auront gardé mon guide - les salauds - en auront bien profité… Moi, j’ai eu mon instinct pour vivre la ville, et cette expérience a fini par être merveilleuse.



My San Francisco Chronicle – days 6 and 7


After having been through all these challenges, I'm armored. Nothing worst can happen to me.

I join B. and D., friends who just arrived in SF, at Stern Grove Festival to listen to Pink Martini. The lack of kindness of the organizers doesn't even reach me.

"Je ne veux pas travailler.
Je ne veux pas déjeuner.
Je veux seulement m'oublier,
Et puis, je fume"*

I'm floating on this air. Direction Haight Street. On Sunday afternoon shines the hippie moon. I land in a bar with N., a friend of a friend of a friend. Right now begin some wonderful hours. Budweiser, pizza, an incredible sight on San Francisco fog and prosecco with the best gentleman and funniest guide I have ever known. This is this kind of San Francisco that I have always dreamt of!!!

The day after, I'm heading to the airport, holding one of the best burritos of the city in my hand. Now, I know the best taquiera of Frisco, and guess what? It is in Mission. I don't hate Mission anymore.

I would have gone through really tough moments here, but I finally got to appreciate the city. Even more, as weird as it can seem after all these San Francisco chronicles, I think I will go back there once.

I particularly thank my New York friends, who texted me all their support, proposing me to come back (you can believe that I was about to do it at a certain point) and my new San Francisco friends, who succeeded in lighting me this fog (so on time every day) through which I could hardly see first! I also thank my longtime friends of course, to which this week seemed quite surreal. Actually, when you travel alone, you are never alone.

Ps: I hope that the lucky French people, who found and kept my city guide – little bastards - enjoyed it... Actually, my map and I had some great times in our adventure!

*I don’t want to work
I don’t want to have lunch
I just want to forget myself
And I smoke”

lundi 9 septembre 2013

Ma chronique de San Francisco – 5ème jour


Aujourd’hui, c’est mon jour de gloire.

Si, si. Mon acte héroïque. La traversée du Golden Gate Bridge en vélo. Surtout que, parfois, j’ai beau pédaler, une bonne bourrasque me stoppe net. Autant dire que, sur ce trajet, je pédale doublement. Mon co-équipier me prend en photo. Juste au cas où : j’ai une preuve.

En voilà une journée agréable, ensoleillée et sportive !
De retour sur la péninsule, je me promène et fais quelques emplettes. Le temps passe. J’ai une invitation ce soir. Je trouve une banque histoire d’avoir un peu d’argent sur moi. L’instinct m’amène à consulter mon solde en premier lieu.

Je louche. Je triple-louche et relouche.

$2.

Je nettoie l’écran. Les distributeurs sont parfois sales.

Toujours $2.

Restons zen. J’ai encore 2 jours à passer ici et on est samedi soir. J’ai des sorties de prévues. $2 me semblent un peu justes pour subvenir à mes besoins, je crois.

J’appelle la location de vélo puisque ce sont eux qui m’ont mis dans cette faillite en encaissant ma caution. On me répond d’une voix mielleuse que seule ma banque peut intervenir. Ma voix à moi n’est plus du tout comme du miel. Une semaine que je suis ici, une semaine que je me débats chaque jour avec quelque chose de nouveau. Ce rôle de Don Quichotte ne me va pas du tout, parce que, franchement, se battre contre un ou deux moulin(s) à vent passe encore, mais pas plus ! J’aurais été lui, j’aurais quitté la Mancha fissa fissa. Je redemande à un ami de me trouver le numéro de téléphone de ma banque, les appelle et passe 40 minutes en ligne avec eux. Je parle, je pleure, j’ai l’air hystérique aux yeux des clients qui viennent retirer de l’argent. Finalement, le manager fait un geste envers moi et re-crédite mon compte. J’adore les managers !

Je rejoins tant bien que mal I. et ses amis avec plus d’1 heure de retard. Vidée, je reprends vie dans la nuit san franciscaine, me laissant porter par le zeitgeist.

L'argent, l'argent, toujours l'argent... Qui m'aime me suive, oui!
Why do we care about money, huh?

My San Francisco Chronicle – day 5


Today is my day of glory.

I tell you. My heroic act. The bike ride across the Golden Gate Bridge. I remind you that it takes several hours to get through the other side, especially because sometimes, I can paddle my whole soul, the wind stops me right away. I would say I have to double-paddle. My team-mate takes a picture of me with the bike on the bridge. We never know. I have a proof I did it.

Today seems to be a cool, sunny and healthy day! I'm glad. Now, things are going better and better. I wander and go a little shopping. Yet, time is flying and I have an invitation for tonight. I find a branch of my bank. It is always better to have some cash on me when going out. My instinct leads me to check my balance first.

My eyes get crossed. My eyes get crossed three times, and get crossed again.

$2 left.

I clean the screen. ATM are often dirty.

Still $2 left.

Keep cool. I have two days left here and it is Saturday night. I have plans for tonight. It looks like $2 are not enough.

I text a friend to get the number of the bike renting shop. They put me in such a bankruptcy because they debited the security deposit that I temporarily gave them. I said temporarily. When I was away with the bike. So, not anymore! I know the shop closes in 5 minutes. I call them. They answer with a honey voice that they can't do anything; I have to call my bank. My own voice doesn't sound like honey anymore. Seriously, I am not Don Quixote! I can fight against one or two windmill(s), but not against a new one every day! I re-text my friend to get the number of my bank. I call the bank, spend 40 minutes on the phone, explaining the situation and crying. In the meantime, the other clients, who get in to withdraw some money, stare at me as if I was hysterical, which state I'm not far from to tell the truth… After a while, the bank supervisor tells me that he is going to do me a huge favor and to give me the money back. I love supervisors!

I join I. and his friends as well as I can. I am more than 1h late.
Feeling empty, I get back to life in the San Francisco night, letting me flow by the zeitgeist.

lundi 2 septembre 2013

Ma chronique de San Francisco – 4ème jour


Guidée par l’espoir, je retourne à Victoria Park voir si quelqu’un de bien intentionné n’aurait pas gentiment déposé mon guide sur un banc. Je fais trois fois le tour du parc. Rien à l’horizon. Bon. Ma carte et moi, on va y arriver. Qu’importe la tempête, pourvu qu’on ait le sens de l’orientation!

Je sens que cette journée est faite pour être passée au milieu de la verdure.

Burrito et jus de mangue à la main, je cours après mes deux bus en direction du Golden Gate Park. J’y recommande particulièrement le planétarium de l’Academy of Sciences. Idéal pour la sieste. Je pense d’ailleurs que mes voisins de séance peuvent en dire autant. Après avoir fait un coucou aux pingouins situés dans l’aile africaine, je me décide à rejoindre F. et W. au concert de Paul McCartney. Enfin, je me décide 1h30 avant le début du concert, alors que je n’ai pas de place, pas d’internet sur mon téléphone pour en acheter une, et encore moins de liquide sur moi. Je suis bien consciente que ces aspects en décourageraient plus d’un, mais après ce que j’ai déjà traversé, tout me semble surmontable. En avant, donc !

1ère étape: trouver un distributeur
Il y en a un dans le musée ? Etrange, mais pratique ! Je suppose que les États-Unis ne sont pas la superpuissance du dollar pour rien…

2ème étape : trouver une place
Sans doute un peu avant l’entrée. Il y a toujours des gens qui vendent leur place à l’entrée de festivals. Je marche assez longtemps en suivant les panneaux « Outside Lands Festival », me demandant si je suis sur la bonne route ou si j’ai mis les pieds dans un labyrinthe. Je trouve un ticket. Tout semble se dérouler sur des roulettes !

Je reprends la route. J’arrive à l’entrée. Je fais la queue, les gens entrent, et … pas moi ! On m’informe que mon ticket est un faux. En même temps, j’aurais du m’en douter quand le gars a proposé de m’offrir de l’herbe après m’avoir échangé la place contre une somme correcte… J’explique mon dernier malheur au manageur, qui finit par me laisser entrer. Je le bénis ! Et je bénis aussi mon petit accent français !!!

McCartney déclenche des feux de joie et d’artifice. 50 000 personnes chantent en chœur « Hey Jude » et « Yesterday ». La légende est vivante.

F., W. et moi sortons du festival dans une nuit étoilée de lampions colorés pour atterrir dans une tente en dehors du monde, un tente pleine de tapis et de coussins, dans laquelle on « créé de fortes connexions mentales avec des inconnus ou des amis ». Ils disent que ce n’est pas un truc hippie. Moi je dis, quoi de plus évident que de vivre une telle expérience dans le pays de Woodstock ?

Mais la nuit san-franciscaine n’est pas finie !
On rejoint des amis de W. pour faire la fête jusqu’à ce que tout le monde soit affamé. Il paraît qu’il y a un camion crêpes dans le coin. Je sais bien qu’en commander une au Nutella m’a trahie auprès du vendeur français …
C’est ça, SOMA.

La nuit, les étoiles parlent entre elles. C'est leur chuchotement qui nous éclaire.
Shouldn't all nights be like this one?

My San Francisco Chronicle – day 4


Guided by hope, I get back to Victoria Park. Someone nice might have drop off my city guide on a bench… I walk through and around the park three times. Nothing. Well, my map and I, we’ll get along. No matter if the tempest blows, we’ll do it!

I feel like this day has to be spent surrounded by green.

A burrito and a mango juice in the hands, I run after two buses to get to the Golden Gate Park. I strongly recommend there the Planetarium of the Academy of Sciences. Ideal to take a nap. Comfy and dark lighted. No one to disturb you because all the other spectators feel the same. After having waved some penguins located in the African Wing, I decide to join F. and W. to go to Paul McCartney’s concert. Well, I take this decision 1h30 before the start of the show. I don’t have any ticket, there is no Internet on my phone to find one, and I also don’t have any cash on me to buy one, added to the fact that I am right now in the middle of a huge park. I know these mere facts could discourage more than one, but I feel like I went through too many challenges to give up the game now.

1st step: To find an ATM
Awww, there’s one inside the museum! Strange but practical. I guess we are not in the dollar superpower for nothing…

2nd step: To find a ticket
I am pretty sure I can get one near the entrance. There are always people selling tickets at the entrance of a festival. I walk, walk and walk following the « Outside Lands Festival » signs, wondering if it is the right way or if I have stepped in a labyrinth. I find a ticket to buy. I keep on walking, and finally get to the entrance. I am in the line; people get through the security check, and … not me! They say my ticket is a fake. I should have understood when the guy, who sold me the ticket, proposed to offer me some weed after I paid him… I explain my misadventure to the supervisor (except the weed part, of course), who finally lets me in. I bless him! And I bless my cute French accent!!!

McCartney triggers explosions of happiness as fireworks. 50,000 people sing together « Hey Jude » and « Yesterday ». The Legend is still alive.

F., W. and I go out of the festival through a night lighted by colorful paper lanterns to end in a tent outside the real world, a tent full of carpets and cushions, to “get deep mental connections with other people and friends”. They say it is not a hippie thing. But where else could it be more natural to have such an experience than in the country of Woodstock?

Yet, San Francisco night is not over!
We join some friends of W. to party until a time, at which everybody is starving. They say a crêpes truck is in the area. I know, ordering one with Nutella betrayed my nationality to the French vendor. This is SOMA.