dimanche 14 octobre 2018

Paris, je t'aime

Il y a des jours comme ça. Tout te parait incroyablement beau, magnifique, extraordinaire. 

La température était parfaite, la lumière, douce et enveloppante. 

Je marchais le long des quais, rive droite. Le bruit des moteurs paraissait lointain et les gaz d’échappement peu polluants. 

La Seine en contrebas chantonnait un petit air de jazz suranné. Sa coquetterie illuminait les pierres qui l’entourent. 

Les lieux vibraient de calme et de puissance. Sorties du quotidien du métro et des rendez-vous vers lesquels il faut courir, ces pierres étaient gravées de mille siècles, mille regards, mille histoires.

En voyant un touriste qui guidait sa femme pour poser devant l’entrée de la cour carrée, je me suis attendrie. Imprudente, je me suis même élancée vers lui pour proposer de les prendre en photo tous les deux. C’était sans compter le bond qu’il a fait en arrière avec les yeux exorbités en me disant « Non! Non! ». 

J’avais oublié que tous les guides insistent sur le côté hautain des Parisiens. C’est vrai que, parfois, on s’oublie. 

Je suis repartie glaner ma légèreté de clapotis et de pavés. Je me suis dit, ça, c’est une journée à la Sempé. Surtout avec cette brume lointaine qui emporte le bout du tableau. Cette brume qui, pour moi, est typiquement parisienne. 

En jetant un coup d’oeil aux bouquinistes, je suis tombée sur un étalage d’aimants représentant les plaques avec les numéros de rues. Ça n’a fait qu’un tour en moi. J’ai eu une envie irrépressible de jouer à la loterie. 

Je me suis rapprochée du stand. J’ai commencé à prendre mon temps en en jetant un, puis un deuxième en l’air. Et j’ai accéléré. Les chiffres volaient dans tous les sens. 

Le bouquiniste ne bronchait pas vu qu’il piquait du nez de l’autre côté, mais des passants s’étaient rapprochés et saisissaient des numéros puis courraient vers les rues les plus proches pour voir à quoi le numéro correspondait, histoire d’avoir un indice sur leur destin. Il y en a même un qui m’a ramené 7 éclairs au chocolat après avoir tiré le numéro 7 qui coïncidait avec une ravissante pâtisserie d’une rue adjacente. 

Je continuais à les envoyer valser dans tous les sens. Qui veut un 8, un 9, un 3, en voilà!!! 

Jusqu’au dernier. 

Jusqu’à piocher mon numéro de chance.
la Seine, les bouquinistes et la loterie du jour


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