dimanche 2 septembre 2018

Encore un petit peu

J’étais perchée en haut de mon arbre et ne voulais pas en descendre. On me proposait des bonbons, des patins à roulette, des amulettes. On me disait « Lullaby, allez, viens, c’est l’heure de l’apéro » mais rien n’y faisait.

J’avais le nez dans les feuilles. En manque de verdure, j’en sniffais jusqu’à la sève. J’étais collée à l’écorce pour en sentir tous les plis et replis sous mes doigts. J’avais le coeur agrippé au tronc comme si j’allais m’y fondre et devenir une branche.

Je ne voulais pas retrouver les voitures qui fument aux quatre coins de leur habitacle, les gens qui te bousculent parce qu’ils croient que ce qu’ils vont faire dans quelques stations va leur permettre d’atteindre le bonheur ou mes conversations avec l’inspecteur des impôts pour le supplier de ne pas m’imposer une pénalité à cause de mes oublis.

Hors de question que je quitte mon nid.

La lumière déclinait. Ma peau devint dorée puis la nuit m’embrassa. J’étais devenue la femme koala. 

De loin, un concert commençait. J’entendais des histoires de femmes marins, de voyages, d’amours en peine. Des chants comme des mains tendues. Des chants qui disaient « c’est pas grave, c’est la vie ». 

J’avais fait miennes les racines de l’arbre mais mes branches s’envolaient vers ces paysages. J’étais sur un bateau, à dos de mulet ou ramenant un pied devant l’autre en défiant le sable. Je dansais mon soûl, je me saoulais d’images.

La vie est un voyage.

Je glissai le long du tronc pour arriver dans un bosquet aux mille fleurs couleur caresse.

Sous mon arbre, de la verdure


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