jeudi 5 juin 2014

La brocante du printemps


Lasse d’emplir mes poumons de pollution, je sors de Paris les emplir de poussière. Le lieu idéal ? Une brocante.

C’est la pleine saison. Elles bourgeonnent sur tous les champs de foire, places aux statues commémoratives et terre-pleins centraux. Un printemps sans brocante, c’est un peu comme un mardi gras sans crêpes. Tu as beau te dire chaque année que tu vas éviter, que tu as mieux à faire, ça te tombe dessus sans crier gare et tu fonces en plein dans le mille.

Le mille, dans une brocante, c’est la buvette. Je m’y précipite dès mon arrivée pour m’imprégner de la couleur locale. Ou plutôt de l’odeur locale. Merguez.

Un  petit coup dans le nez, j’adopte mon œil (vitreux) le plus expert, mon air de fine connaisseuse qui n’y touche pas mais qui fait mouche et me lance dans la première allée venue.

Tiens donc, une collection entière de blagues Carambar depuis la Seconde Guerre Mondiale ??! Chapeau, Monsieur, chapeau !

Une Barbie unijambiste affublée d’une cornette de bonne sœur.

Un tabouret sans siège… Tu crois que c’est un trône ?

Soudain, une voix d’enfant me distrait de ces merveilleuses découvertes.
« Maman !!!! Le prix du grand disc, là, c’est marqué 75F. C’est dans quel pays, que c’est, les F ? »
Je laisse ce petit qui semble avoir besoin de quelques éclaircissements socio-économico-historiques à ses ancêtres et poursuis ma promenade dominicale.

Qu’est-ce que c’est que ça… « Meubles. Fabrication artisanale. 100% carton » À peine le temps de finir la lecture de la pancarte qu’une femme me vient vanter l’excellence d’un mobilier tout en carton.
« Justement, pour mon jardin… »
« Ah, mais, Madame, de ce côté, nous ne sommes pas encore au point… Comprenez bien qu’en cas de pluie… »
« Ah… »

Les yeux pleins de mirages pseudo éternels bloqués dans un espace temps parallèle, je m’en vais bredouille.

Tout en carton, mobilier fabrication artisanale

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