Le début de l’été commence de manière incertaine. Le jour de la fête de
la musique. Sans doute est-ce le contraire (la fête de la musique qui est fixé
au jour de l’été), mais ça ne m’arrangeait pas dans mon récit. Je disais donc
que l’été commence le jour de la fête de la musique.
Jour au temps très hasardeux. Chaque année, on est en débardeur à 10h
(j’avoue ne pas avoir pu vérifier cette année, ma nuit ayant été matinale), on
passe l’après-midi à regarder l’orage déferler (on évite d’avoir le mauvais
goût de se trouver sous la grêle) et, quand il est l’heure de sortir, disons
vers 18h, on enfile deux pulls. Dialogue surpris au passage : « Vous
ne mettez qu’une petite laine et un pull ? – C’est que vous avez mis
une chemise de corps, vous…» Vous voyez, tout le monde est au courant de la
stratégie thermique à adopter en ce jour précis.
Ensuite, on rejoint ses amis aussi emmitouflés. Là, commence la vraie
fête de la musique. J’ai nommé la « Randonnée dans Paris ». Les quais
de Seine sont un décor très sympathique pour l’occasion. Un peu bruyants,
certes, mais ils ont le mérite de ne pas vous demander de réfléchir au chemin
comme de vous faire profiter des gammes d’une multitude de musiciens du jeudi.
C’est parti, un peu de rock, un peu de folk, du jazz par ici, du manouche par
là. Oh, du blues ! Tiens, là, c’est un quartette avec invité ou un
quintette peu équilibré ? Oh la la, mais quelle voix !!!!!
J’adorerais avoir cette puissance vocale !
Quelques heures plus tard, ce n’est vraiment plus la puissance de la
chanteuse que vous aimeriez avoir, mais rien qu’un filet de voix. Même pas de
la sienne. La vôtre suffirait amplement, on n’est pas très exigent. Tout ça
parce qu’il faut bien chanter au moins une fois le soir de la fête de la
musique. Et quand c’est parti pour une fois, c’est parti pour toute la soirée.
D’où la voix d’un macaque en fin de vie quand vous essayez de répondre à votre
voisin qui, lui, a non seulement économisé ses cordes vocales mais avait
surtout pensé à prendre une écharpe. Plus il essaye de vous faire parler, plus
vous le haïssez.
Avec vos acolytes, vous finissez votre randonnée sur le Pont des arts,
accoudé sur un accordéon, le menton dans un saxophone, dodelinant de la tête
sur quelques airs qui vous ont entrainé et dont vous vous rappelez le plus…
ceux du début de soirée je pense ?
Le lendemain, vous ré-adoptez le cri de guerre de tous les
Parisiens : j’ai hooooooooo-reur de la fête de la musique !
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