dimanche 24 juin 2012

Cassez la voix


Le début de l’été commence de manière incertaine. Le jour de la fête de la musique. Sans doute est-ce le contraire (la fête de la musique qui est fixé au jour de l’été), mais ça ne m’arrangeait pas dans mon récit. Je disais donc que l’été commence le jour de la fête de la musique.

Jour au temps très hasardeux. Chaque année, on est en débardeur à 10h (j’avoue ne pas avoir pu vérifier cette année, ma nuit ayant été matinale), on passe l’après-midi à regarder l’orage déferler (on évite d’avoir le mauvais goût de se trouver sous la grêle) et, quand il est l’heure de sortir, disons vers 18h, on enfile deux pulls. Dialogue surpris au passage : « Vous ne mettez qu’une petite laine et un pull ? – C’est que vous avez mis une chemise de corps, vous…» Vous voyez, tout le monde est au courant de la stratégie thermique à adopter en ce jour précis.

Ensuite, on rejoint ses amis aussi emmitouflés. Là, commence la vraie fête de la musique. J’ai nommé la « Randonnée dans Paris ». Les quais de Seine sont un décor très sympathique pour l’occasion. Un peu bruyants, certes, mais ils ont le mérite de ne pas vous demander de réfléchir au chemin comme de vous faire profiter des gammes d’une multitude de musiciens du jeudi. C’est parti, un peu de rock, un peu de folk, du jazz par ici, du manouche par là. Oh, du blues ! Tiens, là, c’est un quartette avec invité ou un quintette peu équilibré ? Oh la la, mais quelle voix !!!!! J’adorerais avoir cette puissance vocale !

Quelques heures plus tard, ce n’est vraiment plus la puissance de la chanteuse que vous aimeriez avoir, mais rien qu’un filet de voix. Même pas de la sienne. La vôtre suffirait amplement, on n’est pas très exigent. Tout ça parce qu’il faut bien chanter au moins une fois le soir de la fête de la musique. Et quand c’est parti pour une fois, c’est parti pour toute la soirée. D’où la voix d’un macaque en fin de vie quand vous essayez de répondre à votre voisin qui, lui, a non seulement économisé ses cordes vocales mais avait surtout pensé à prendre une écharpe. Plus il essaye de vous faire parler, plus vous le haïssez.

Avec vos acolytes, vous finissez votre randonnée sur le Pont des arts, accoudé sur un accordéon, le menton dans un saxophone, dodelinant de la tête sur quelques airs qui vous ont entrainé et dont vous vous rappelez le plus… ceux du début de soirée je pense ?

Le lendemain, vous ré-adoptez le cri de guerre de tous les Parisiens : j’ai hooooooooo-reur de la fête de la musique !


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