En
Sicile, tu te crées une famille et tu restes soudée.
Ma
famille à moi, elle a au moins 15 nationalités différentes et elle se régénère
régulièrement.
À la
base, je suis venue seule. Le but ? Passer du temps avec moi et moi-même.
Il faut croire que les gens trouvent mes programmes du jour tellement géniaux
(peut-être aussi suis-je la seule à faire de réels programmes en vacances), que
je renonce presque à revendiquer mon envie de solitude. Non pas que je n’essaye
pas. Oh que si ! Je trouve des excuses plus convaincantes les unes que les
autres.
- Demain, j’ai besoin d’être seule pour méditer.
Le
lendemain matin.
- Pourquoi tu ne veux pas partir avec eux ? Vous allez
au même endroit ! Ils sont gentils !
Discours
immédiatement pensé.
- Je sais puisqu’ils ont tellement adoré mon idée qu’ils
l’ont récupérée !!!
Discours
second prononcé.
- Non, je ne peux pas. Je dois faire des trucs…
- Quels trucs ?
- Eh bien… Je dois… Acheter une bouteille d’eau.
Trois
paires d’yeux ahuris me fixent. J’en conviens, c’est la pire excuse jamais
trouvée. Je capitule. Suivez le guide ! Mais je vous préviens, on n’a pas de temps à perdre. Pas de
snack dans chaque rue empruntée. À la limite, une dégustation d’eau de Seltz
(et je peux vous dire que vous ne m’y reprendrez pas). Je veux bien également
donner un conseil en style si quelqu’un achète un chapeau. Mais, ah non, on ne s’arrête pas encore manger !
JE NE SUIS PAS DU TOUT DICTATORIALE !!!!!! C’EST CLAIR ???!!!
Moi
qui me pensais une semaine loin de la civilisation, je suis socialement
hyperbookée. Quand je reviens de la plage, c’est pour tourner une cuillère dans
mon thé à une tea party et décapsuler une bière avec un compère de plus croisé
sur le chemin du retour. Quand je reviens d’une journée à gambader sur les
cratères de l’Etna, c’est pour être emportée par une vague qui se dirige de
l’auberge au restaurant, du restaurant à l’épicerie, de l’épicerie à la Plazza
Bellini, de la Plazza Bellini à … euh… je ne sais plus tellement… Le filtre
bulles-pizzas n’est pas très limpide à cette heure-ci.
Le
seul retour possible est celui vers le cœur. La famille sicilienne.
Ma
famille à moi, elle a au moins 15 nationalités différentes et elle se régénère
régulièrement. Mais elle est toujours intense. Elle partage autant de
merveilles autour d’une montagne de pâtes et des spécialités de chacun
qu’autour d’une fontaine sur la place d’un opéra fermé. Elle chante sous le
soleil et s’embrasse sous la lune. Et elle rit. Elle rit.
"Le filtre bulles-pizzas n’est pas très limpide à cette heure-ci"
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