Deux expositions sur la mode
en peu de temps et soudain, le doute m'assaille. Les commissaires d'expositions
mode organisées à Paris seraient-ils en grève?
Non pas que le sujet en lui-même
ne m'intéresse pas. Au contraire. Tout intéressé(e) par ce domaine vénère
Alaia, son génie de la coupe, son amour pour la femme et sa volonté de la
sublimer sans lui couper les seins, les fesses ou autres formes trop féminines.
Ayant oublié d'être androgyne, je l'aime d'autant plus. Heureusement que je
m'intéresse à la manière dont le tissu est ajouré ou les perles assemblées, à
Joséphine Baker ou Tina Turner, parce que, sinon, je m'emmerderais ferme. Comme
s'il était inconvenant de créer autour de la création !
Dois-je évoquer l'autre exposition
mode phare de la rentrée sur La petite robe noire? J'ai un bien fort pouvoir imaginatif, me rêvant avec tel décolleté
dans le dos ou tel jeu de transparence et de pois, mais, André*, voyons, que
t'est-il arrivé? As-tu oublié ô combien les expositions mode du MET
(Metropolitan Museum, New York City, baby) étaient 50 000 fois plus attractives
car mises en scène, bousculées et interactives, qu'une trentaine de robes glissées
sur des mannequins en plastique, eux-mêmes montés sur des estrades neutres et
voilà tout, la caisse, c'est par ici?
Snobisme parisien
revendiquant pour unique cible les seuls vrais passionnés puritains ou manque
de budget tellement déprimant qu'il a donné un coup de bambou aux idées
innovantes des organisateurs?
Quand on repense à
l'engouement des spécialistes comme du grand public pour Les impressionnistes et la mode, on se demande pourquoi on a si
tendance à revenir en arrière dans une ville qui se croit lumière...
* André Léon Talley: journaliste
de mode américain, jusqu’à récemment, très proche collaborateur d'Anna Wintour
au Vogue US.
En effet,
ma familiarité avec ce cher André risque de me coûter ma carrière.
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