Shootée
au volontarisme de ne pas laisser un environnement hostile me pourrir mes
vacances ainsi qu’au doliprane pour être plus concrète, j’entreprends une
journée réconfort.
Ne me
demandez pas combien de calories j’ingurgite. Je goûte simplement des
spécialités locales, de la « Clam Chowder » à la « French
Vanilla Ice Cream » (Swensen’s, pour la vie).
Je me
faufile à bord du cable car, rate mon arrêt pour finalement m’aventurer dans la
vie tranquille de Nob Hill. Je respire la poésie d’Ina Coolbrith et des petites
allées cachées de verdure, salue Jack Kerouac lors de mon passage à Russian
Hill.
Je
deviens la pro du cable car, redescends au port méditer dans Victoria Park
(traduire par enfiler mon pull, 4ème épaisseur de vêtements, et
sentir la chaleur revenir dans mes membres), puis partage un moment de
complicité avec quelques otaries paresseuses.
L’heure
tourne, la lumière baisse, il est temps de se rediriger vers Mission. L’employé
de la compagnie de tramway indique aux passagers de prendre un bus à la place
de l’habituel tramway dont je connais le trajet par cœur. Je m’aperçois cependant
un peu tard que le bus ne prend pas tout à fait le même chemin, pour ne pas
dire qu’il change complètement d’itinéraire passé un certain point. Ma voisine
de transport a pitié de moi et stoppe le bus dès que possible pour me faire
descendre. Je me retrouve au milieu de nulle part, la nuit tombée et ma carte à
la main. Ma carte semble être le seul vestige de mon guide introuvable dans mon
sac. L’aurais-je perdu avant de monter dans le bus ? Je regarde autour de moi,
ne trouve pas beaucoup d’indications. Je comprends, en revanche, que c’est loin
d’être le quartier le plus sympathique de la ville. Pour couronner le tout, mon
téléphone n’a plus de batterie. Une partie de plaisir s’annonce, dites donc!
Heureusement,
j’ai toujours deux jambes. Je marche dans l’espoir de trouver un café où
charger mon seul lien avec le monde. Je finis par entrer un bar fort peu
peuplé, seule lumière depuis 30 minutes, mis à part les réverbères.
En
général, à cette heure-là, on demande quelque chose de fort, tout du moins
d’alcoolisé. Je veux seulement un thé et une prise électrique, oui merci, un
thé chaud, ce sera tout, merci bien. Les Français sont bizarres. Les Français
sont gelés et désespérés, oui !
Mais
l’espoir, des fois, c’est juste une chanson des Doors qu’on écoute en savourant
la chaleur d’un thé…
Je
rejoins des amis d’un ami, F. et W., dans Mission. L’ambiance chaleureuse des
« dive bars » réchauffe les cœurs les plus gelés. F. et W. . La joie
de sentir que je ne suis pas perdue, seule avec mes aventures douteuses !
Comme
quoi, vouloir échapper un appartement fait découvrir une ville sous tous ses
aspects…
Une nouvelle aventure après chaque colline
My San Francisco Chronicle – day 3
Got high by the will of not letting a hostile environment spoil my vacations,
as by an anti-fever medicine to acknowledge a more down-to-earth solution, I
need a comfy day.
Don’t even dare to ask me how many calories I swallow this day. I would
just say that I try some specialties, from Clam Chowder to French Vanilla Ice
Cream (Swensen’s, me and you for ever).
I sneak in a cable car, miss my stop, finally venture in the easy life
of Nob Hill. I breathe Ina Coolbrith’s poetry and the one of little lanes
hidden by trees and all kind of green plants, then say “hi” to Jack Kerouac
when I pass through Russian Hill.
I become a cable car professional, get back to the harbor to meditate in
Victoria Park (translate by to put in my pull-over, the 4th slide of
clothes I’m wearing, and to feel some warmth coming back into my arms) and to
share a moment of complicity with some lazy sea lions.
Time is going fast. Light is getting weaker. It is time to get back to
Mission.
The employee of the streetcar company informs all passengers that they
have to take the bus instead of the streetcar. At a certain point, I realize
that the bus is not taking the same direction, not to say it changes totally
its itinerary after the main street. My neighbor pities me and stops the bus as
soon as she can. I step out in the middle of nowhere, nighttime, my map in the
hand (it looks like I forgot my city guide somewhere before the bus drive). I
look around me. If I don’t get any direction, I get that it doesn’t seem to be
the safest area of the city. On the top of that, my phone ran out of battery. I
guess everything is for the best, right?
Lucky me, I still have two legs! Let’s walk. I walk hoping to find a
coffee shop, where I could get warmer and charge my unique link with the world.
I finally find a bar with one client inside. At that time, people use to drink
something strong, at least with alcohol. I’m just asking for a tea, please,
really, just a hot tea, thank you, and a plug, thank you very much. The
wide-opened eyes of the bartender remind me mine, the first day I wanted to
grab something to eat in Mission. French are weird. French are frozen and
desperate!
But hope sometimes is a mere song of The Doors displayed in a bar, while
savoring the warmth of a tea.
I join friends of a friend, F. and W., in Mission. Ah, the comfy mood of
dive bars warms up the most frozen heart! F. and W. . The joy of feeling I’m
not lost, alone with all these adventures!
To escape an apartment can finally make you discover a city from every
angle…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire