Quand la chaleur a commencé à
envelopper nos paupières, j’ai trouvé une trompette à roulettes délaissée sur
le sable ocre. Je lui ai proposé de me suivre et elle est venue. Nous avons
grelotté ensemble sur les pavés de ces villes plus anciennes que l’Histoire
oubliée.
Au passage, j’ai vu des affiches de
dictatures révolues avec leurs carapaces roulantes écraser ces mêmes pavés.
Dessus, des armes partout. Plus de têtes. Des prolongements de carapaces. Un
bruit infernal. Des hommes et des femmes à terre. Une montagne humaine. Puis,
des hommes et des femmes debout. Pas de carapace sur la tête, mais, dans les
yeux, la fierté et le soulagement.
Quelques regards curieux sur ces
affiches. Beaucoup de passage autour.
Ma trompette m’a emmenée ailleurs.
À la fin de l’été, elle a poussé
quelques notes me demandant si tout ça, c’était vraiment si loin, et m’a
éjectée. Je me suis retrouvée les deux pieds sur terre.
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