Les vacances se sont interrompues
brusquement. Comme ça. Sans préparation aucune. Bien sûr, je connaissais la
date précise, mais la reprise, c’est comme tous les lundi : brutal. Alors
j’ai décidé de considérer le travail comme une activité originale sur le même
plan que le yoga, l’arrosage de cactus ou l’apéro entre amis. Franchement, si
l’on regarde les choses en face, faire les courses n’est pas beaucoup plus
amusant.
Le programme de l’activité travail est
vaste.
À la moindre occasion, j’étire ma
colonne en pensant que mon soleil intérieur ne doit pas être froissé. Il brille
tellement qu’il va illuminer cet environnement hostile. Je garde la position
quelques minutes en souriant aux palmiers de mon fonds d’écran.
Je préserve la plénitude de mon bureau
en jetant automatiquement tout papier qu’on me donne. Encore plus quand il est
inscrit « confidentiel ». Je suis trop respectueuse pour y jeter un
œil.
Sous prétexte de l’urgence d’un message
à faire passer, je me lance dans des foulées oxygénantes le long des couloirs.
Quand le téléphone sonne, j’augmente le
volume sonore de ma playlist « Vacances forever », ce qui créé un mix
dont je sais apprécier la juste valeur.
Je m’adonne régulièrement à un atelier
créatif. Par exemple, j’ai redonné de l’énergie aux lignes préenregistrées sur
mon téléphone en collant des post-it de couleur sur les noms correspondants.
Une fois fini, je me suis aperçue que j’avais attribué la même couleur à tous
les gens que je détestais. J’ai du recommencer histoire de rester sous couvert
de ma diplomatie apparente. Ce fut un atelier intense.
Dans l’ensemble, ça fonctionne pas mal.
Le seul hic serait la durée de
l’activité, parce qu’ajoutée à toutes les autres, j’ai carrément besoin de
nouvelles vacances au bout de deux semaines.
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