Pâques
et son week-end de trois jours, je rends visite à mon ami Poissonou the Fish en
Bretagne.
J’arrive
sur le port et repère la pointe de son bonnet frétillant au gré de la houle sur
sa peau tannée de marin.
Après
une embrassade qui sent le plancton, nous nous promenons au fil des années et
des marées, gommage de la plante des pieds au sable fin en prime. Derrière son
air de vieux loup de mer, il me livre une multitude d’anecdotes dont certaines
lui tirent un sourire de sacré coquin. C’est comme ça qu’on s’est toujours
compris, Poissonou et moi.
En
passant devant le fumoir de haddocks, Poissonou se laisse emporter par le
parfum du souvenir des fumeries d’opium de Saïgon et ses années de bourlingue
au large. Depuis, c’est le monde qui vient à lui, les courants ramenant dans
les baies leur lot de trésors.
Mes
cheveux s’accordent un brushing aux quatre vents. L’air me farde les joues.
L’iode me requinque les poumons. J’écoute ce capitaine des voiles me raconter
comment il grimpe de rocher en rocher, porté par les vagues, sans filet de
sauvetage. La température de l’océan lui palpite les écailles, mais il tient le
cap. Un poisson breton, c’est pas fait en chocolat d’eau douce.
Littéralement
saoulée par l’air, je me sens sabordée par un sérieux coup de barre. Il
m’entraîne manger une crêpe aux pommes caramélisées au beurre salé et flambée
au lambig, le tout accompagné d’une énième bolée de cidre depuis mon arrivée.
J'aime bien, c'est mignon :)
RépondreSupprimerMerci Anastasia!
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