Le 5ème
panneau dans mon champ de vision, j’opère un dérapage contrôlé après quelques
ondulations de sirène des neiges pour me planter juste devant et faire une
pause dans mon échauffement quotidien.
Forêt.
Promenade au milieu des sapins, la piste allait forcément être en partie
verglacée par -5°C ce matin. Élémentaire mon cher Watson. Sauf que quand Watson
est en vacances, Watson fonce les yeux fermés dès qu’il voit du vert. Car oui,
mon échauffement est vert douceur. J’aurais juste dû me méfier d’une piste qui
ne porte pas un nom d’animal. La preuve en glisse et petites frayeurs.
J’enchaîne
donc sur des pistes aux noms d’animaux qui sautillent dans les prairies, mènent
une vie tranquille dans la nature et se réfugient sous la couette au fond de
leur tanière l’hiver venu. Lapin, lièvre, renardeau, marmotte. Des animaux
inoffensifs en somme.
Le
reste de la journée, j’évite soigneusement les pistes aux noms d’animaux vifs
et sautillants – chamois, biche, bouc –, ma réactivité sur la neige étant
limitée, celles aux noms d’animaux volatiles – aigle, coq, geai – n’ayant pas
loué d’ailes pour survoler les obstacles aperçus derrière mon masque, ou pires,
celles aux noms d’animaux bourrus tels le sanglier car si les amoncellements de
terre arrachée par la puissance de l’animal pendant sa course annoncent les
bosses, sa vitesse laisse deviner l’inclinaison de la piste.
Au
moins, avec des noms d’animaux, on peut à peu près choisir les descentes selon
ses envies et son état. Tranquillité, raison, challenge, dépression ou folie. Les autres noms portent à confusion. Par exemple, j’ai déjà vu
une piste noire ayant pour nom « Amoureux ». Personnellement, j’appelle ça de
l’amour vache.
AAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHH
J'ai pas d'amoureux d'abord
pas d'amoureux
pas d'aaaaaaaaaaaaaa....
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