Quand
j’étais petite, je croyais que, plus on était grand, plus on était intelligent.
Alors,
j’en ai dévoré, des asperges. J’étais persuadée qu’à force, j’adopterai leur
silhouette longiligne et calmais mon impatience de devoir retourner une
cinquième fois aux toilettes avant de pouvoir m’endormir en imaginant un avenir
au sommet.
Comme
outil de mesure, j’avais les chaussures de ma mère. À talons, bien entendu,
histoire de grappiller quelques centimètres.
Les
années passaient et mon régime alimentaire semblait faire son affaire jusqu’au
jour où chausser les talons de ma mère devint impossible. Ce jour-là, je
compris avec effroi que j’étais devenue grande. Trop grande.
Depuis,
j’ai troqué asperges pour betteraves et talons pour ballerines.
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