Retour à
la réalité, version concrète.
Les
journées passent très vite. De manière utile ? pas si certaine…
J’appelle
l’administration 1, je prends des notes, je raccroche.
J’appelle
l’administration 2, je prends des notes, je raccroche.
J’appelle
l’administration 3, je prends des notes… Tiens, voilà une information contraire
à celle donnée par l’administration 1.
Je
rappelle l’administration 1 qui m’informe que, sur ce point précis, il faut
vraiment voir avec l’administration 3 parce qu’est c’est pas leur boulot de
faire ça, mais, que, pour le reste, ça tombait bien que je rappelle vu que mon
dossier était incomplet. Personne ne m’aurait prévenue, pensez bien !
Conclusion,
on me fait patienter 20 minutes pour parler à l’administratif 2 de
l’administration 1, qui me dit qu’il a une urgence et me raccroche à moitié au
nez, pour ne pas dire totalement au nez.
En
ma qualité de non-urgence, je rappelle donc l’administration 3, je fais le
récit complet de mon dossier, de A à Z, de gauche à droite en passant par la
verticale et l’horizontale, en espérant que mon interlocuteur n’en perd pas une
miette (même si j’ai l’impression qu’il s’endort à l’autre bout du fil). Plus
éclairé cependant, ce dernier comprend qu’il manque un papier que, seule,
l’administration 2 délivre.
Et
dire que ce n’est que le début…
En
fait, la réalité, c’est s’entraîner aux relations publiques avec des
administratifs plus ou moins bien lunés et plus ou moins compétents.
D’ailleurs,
en ce moment même, j’essaie de reconstituer les bribes de phrases qui sortent
de la bouche de cette fille en face de moi, assise derrière son petit bureau et
son petit ordinateur, hoquetant des mots hachés par sa crise de fou rire.
Elle
dit… qu’elle connaît bien mon milieu… on croit que Le diable s’habille en Prada, c’est exagéré… de la foutaise… en
fait... exactement ça ! … la fille qu’elle connaissait … place chez Marie-Claire parce qu’elle n’arrêtait
pas… sortir … se rendre à des
tonnes de cocktails… mais … ouloulou … n’aurait pas voulu être à sa place dans
le travail…
Après,
elle est repartie dans ses gloussements, j’ai arrêté d’écouter.
Faîtes
que je sorte d’ici au plus vite… 1h30 que je me confronte au monde réel… Le
diable, aujourd’hui, s’en fout de Prada, le diable, aujourd’hui, c’est cette
fille du Pôle Emploi !
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