1/
Tu oublies de voyager incognito
Dès
le 1er pas dans l’avion, je me rends compte qu’il m’est impossible
de me fondre dans une foule d’Espagnols en plein délire moderniste catalan.
Déjà
parce que la plupart des voyageurs sont des dignes représentants de noceurs
français enterrant leur vie de garçon. Ensuite, parce qu’à la 8ème
rangée, je croise une tête connue qui me présente une autre tête puis une autre
tête amie d’amis à une autre rangée.
Des lunettes noires format mouche myope ne suffiraient pas.
2/
Tu t’échauffes avant
Je
veux rencontrer Miro.
Non
partie pour ressusciter les morts, c’est à la fondation créée en son honneur
que je me rends. Quelle idée de la placer au sommet du Montjuïc ! Après,
si jamais il est enterré là-haut, c’est sûr qu’il doit bien profiter de la vue.
Je
gravis la colline à deux à l’heure. J’en suis à ma 2ème pause quand
je vois une petite mamie descendre allègrement le chemin. Je me dis que si elle
le descend, c’est qu’elle a dû le monter. Je ne peux décemment pas renoncer.
Ça,
c’était ce que je pensais avant d’arriver au bout de mes peines et de
comprendre que la petite mamie était montée non pas à pied, mais par le
funiculaire. À moins qu’elle ne s’entraîne pour les Jeux olympiques. Ou qu’elle
n’ait une tendance vicieuse à aimer regarder les marcheurs-grimpeurs cracher
leurs poumons.
Le
Montjuïc, c’est pire que le Sacré-Cœur.
3/
Tu parles catalan
L’Art,
ça creuse.
Après
avoir valsé avec les sculptures en balais et couvercles de poubelles colorés de
Miro, il est grand temps de faire une pause snack et d’admirer le paysage.
L’ardoise
annonce des petites spécialités qui, ma foi, feront plus que l’affaire. Je
lance un « hola » sympathique au patron puis, mon espagnol étant
limité, m’enhardis à lui demander s’il parle anglais.
« No »
Tout
va bien. Je réfléchis.
« Patatas
bravas por favor »
Je
pense qu’avec ça, il devrait comprendre. Sinon, je ne vois vraiment pas comment
me débrouiller.
« No »
« …. ????!!!!!!..... »
Face
à ma réaction muette, il me montre différents paquets de chips. Je capitule en
entendant « paprika ».
« Beguda »
Beguda… Beguda… Beguda… Pour sûr, il ne me demande pas
de lui prêter un ou deux bigoudis. Peut-être si je veux autre chose… Je tente.
« Euh…
limonada… ? »
Avec
ce dialogue, je m’épate moi-même. J’ébauche un début de sourire quand il me
tend un … Fanta citron.
« Oh…
Muchas gracias… »
« Adéu »
En
fait, pour parler catalan, il faut en dire le moins possible.
4/ Tu arrives le ventre vide
Pas
certaine de pouvoir encore réciter la liste des tapas proposés un peu partout
dans la ville tellement celle-ci est longue.
Je
commence évidemment avec tous les mets à base de pomme de terre, chorizo, jamon iberico and co. Arrivant
rapidement – pour ne pas dire en 1 jour – à l’étroit dans mon slim, je passe
aux calamars et poulpes. Plus light ? Pas tant que ça finalement.
La
morale positive de l’histoire : l’huile d’olive étant bonne pour la santé,
je devrais dorénavant avoir une santé d’enfer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire