Je
partirai d’une place publique.
Je
tournerai autour du ruissellement d’une fontaine.
Je
ne regarderai même pas l’offensive des lions.
Depuis le temps qu’ils restent coincés dans leur bronze moulé, ils ne me font
plus peur. Que leurs larmes rugissent, à ces fauves en toc ! J’ignorerai
les décibels impuissants.
Je
continuerai à tourner.
Je
n’irai pas bien loin, et pourtant voyagerai à des miles au Nord, au Sud, à l’Est
et à l’Ouest. Je ferai sortir les boussoles de leurs gonds. Elles déboulonneront
leurs aiguilles, les lanceront bien haut et la ferraille fera crépiter
l’atmosphère.
Que
le ciel se déchire d’étoiles filantes et d’éclairs !
Allez,
continuez à chercher le port, je vous prête un bateau en bois, un naufragé du
goûter au Luxembourg. Suivez la poudre de lumière. Glissez devant les lions.
Allez-y, dansez ! Dansez ! Evitez les feuilles mortes qui flottent,
les vivantes qui ont déjà coulé. Partez conquérir le monde, les trésors à
double facette. Envoyez valser dans les flots la pièce, celle qui exaucera tous
vos vœux.
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