mardi 9 juillet 2013

trouvetonauberge.com


Voici venu le temps de planifier son été, ses aventures: petits ou grands boulots, création artistique d'Avignon à Arles, rangement-mise au point ...

Travail, travail, travail…

C’est à ce moment précis que la petite musique retentit : « Je ne veux pas travailler, je veux seulement m’oublier et puis… »

Allez, soyons fous, je laisse tout ce coté, j'opte pour les vacances!

Pourquoi ne pas retourner dans un pays que j'affectionne particulièrement? Faire une sorte de pèlerinage, rejoindre ma tour d'ivoire en forme de coquille.
La bonne idée! Avec toutes les personnes que je connais encore là-bas, ca devrait être facile pour trouver à me loger.

Oui enfin le temps passe, le temps de décider de quel billet pour quelle ville à quelle date, le temps de se dire que le moindre choix est primordial dans la magie du voyage, le temps de se dire, eh bien, qu'un jour, il faut quand même faire un choix.

Je tâte le terrain et le temps passe.

Je donne mes dates précises et le temps passe.

Le temps passe et c'est super: j'ai 4 invitations à dîner, 2 à prendre un café et 3 à assister à différents concerts. A part ça, pour l’instant, je dors dans la rue.

Je finis par me débrouiller tant bien que mal pour l'hébergement.

Nouvel espoir pour me loger dans une autre ville. Je pense qu'un "vieil ami" à moi y est passé l’année dernière et je me dis: tiens, peut-être qu'il y a des amis (il en avait bien à Bruxelles et Dublin alors qu'il habite de l'autre coté du globe). Je tente. Il me répond que les seules personnes qu'il connaît dans cette ville sont les organisateurs de la World Yatching Cup....

C'est sûr maintenant, entre passer mes vacances dans un squat d’artistes - ce qui ne doit pas être sans charme, certes - et les passer à bord d'un yatch (proposition malheureusement avortée comme vous l’avez bien compris), je me rabats sur trouvetonauberge.com… 
Au fond, c’est ça, la véritable indépendance !

Yatch experience : « Qu’est-ce qu’il fait chaud ici ! On ne pourrait pas ajouter un autre parasol ???! »

mardi 2 juillet 2013

Mon amie l’Administration


Retour à la réalité, version concrète.

Les journées passent très vite. De manière utile ? pas si certaine…

J’appelle l’administration 1, je prends des notes, je raccroche.

J’appelle l’administration 2, je prends des notes, je raccroche.

J’appelle l’administration 3, je prends des notes… Tiens, voilà une information contraire à celle donnée par l’administration 1.
Je rappelle l’administration 1 qui m’informe que, sur ce point précis, il faut vraiment voir avec l’administration 3 parce qu’est c’est pas leur boulot de faire ça, mais, que, pour le reste, ça tombait bien que je rappelle vu que mon dossier était incomplet. Personne ne m’aurait prévenue, pensez bien !
Conclusion, on me fait patienter 20 minutes pour parler à l’administratif 2 de l’administration 1, qui me dit qu’il a une urgence et me raccroche à moitié au nez, pour ne pas dire totalement au nez.

En ma qualité de non-urgence, je rappelle donc l’administration 3, je fais le récit complet de mon dossier, de A à Z, de gauche à droite en passant par la verticale et l’horizontale, en espérant que mon interlocuteur n’en perd pas une miette (même si j’ai l’impression qu’il s’endort à l’autre bout du fil). Plus éclairé cependant, ce dernier comprend qu’il manque un papier que, seule, l’administration 2 délivre.

Et dire que ce n’est que le début…

En fait, la réalité, c’est s’entraîner aux relations publiques avec des administratifs plus ou moins bien lunés et plus ou moins compétents.

D’ailleurs, en ce moment même, j’essaie de reconstituer les bribes de phrases qui sortent de la bouche de cette fille en face de moi, assise derrière son petit bureau et son petit ordinateur, hoquetant des mots hachés par sa crise de fou rire.

Elle dit… qu’elle connaît bien mon milieu… on croit que Le diable s’habille en Prada, c’est exagéré… de la foutaise… en fait... exactement ça ! … la fille qu’elle connaissait … place chez Marie-Claire parce qu’elle n’arrêtait pas…  sortir … se rendre à des tonnes de cocktails… mais … ouloulou … n’aurait pas voulu être à sa place dans le travail…

Après, elle est repartie dans ses gloussements, j’ai arrêté d’écouter.

Faîtes que je sorte d’ici au plus vite… 1h30 que je me confronte au monde réel… Le diable, aujourd’hui, s’en fout de Prada, le diable, aujourd’hui, c’est cette fille du Pôle Emploi !



dimanche 16 juin 2013

Cannes System


Qui pense encore aller au Festival de Cannes pour voir des films ???

Personne, bien évidemment.

De toute manière, on sait très bien que ce sera un obscur réalisateur coréen ou directeur de la photographie pakistanais qui sera primé. Non pas que j’ai une dent contre les cinéastes coréens ou pakistanais, mais il n’est pas rare que celui-ci demeure tout aussi obscur les quelques années qui suivent sa gloire cannoise, jusqu’à ce qu’il devienne lui-même membre éminent d’un des trois jurys du cru ou, qu’à son tour, il remette un prix dans le Palais des Festivals. Après, que sais-je de leur parcours ? Tout ce que je peux dire, c’est qu’ils auront été emportés par cet ouragan au moins une fois dans leur vie. Car, quand on est amené à Cannes - quelqu’en soit la finalité - on vit Cannes, on respire Cannes, on mourrait presque Cannes. Bienvenue dans le Cannes System.

11 jours et 10 nuits à ne plus manger, ne plus dormir, ne (presque) plus penser. Monde de déracinés qui se damneraient pour une Montée des marches avec un grand M. Les festivaliers envahissent la ville. Loueurs d’escabeaux pour profiter de la vue, gardes du corps, attachés de presse, agents, stylistes, maquilleurs, coiffeurs et compagnie hurlent leur corps pour être partout et ne pas en rater une miette. De la star en veux-tu en voilà, ça occupe son monde ! Adrien Brody en grande conversation avec Sharon Stone à vos côtés dans l’ascenseur? Rien de plus banal. Je ne suis vraiment pas du genre « fan ». Pas comme ces 200 personnes massées à l’entrée de l’hôtel pour tenter d’apercevoir le mégot de cigare de Léo ou l’aiguille du talon d’Eva.

Et puis, il n’y a plus de plage. Des baraques de fer et de toile résistante aux noms de boisson à base d’agrumes ou de glace au lait ont poussé sur le sable. Je n’ai vu la mer que deux jours avant la fin. Avant, c’était un décor de cinéma jonché le long de la Croisette. Alors j’ai marché du côté de la mer. Je l’ai éclaboussée à minuit pour ne pas aggraver mes coups de soleil, je lui ai porté un toast aussi: « Cannes, ville où j’ai cru mes orteils cassés pour avoir été coincés dans des stilettos trop hauts, Cannes, ville où j’ai compris que le vrai luxe, c’était d’avoir sa coupe toujours remplie de champagne frais, Cannes, ville où un petit ticket de rien du tout pour gravir des marches incandescentes a plus de pouvoir pour décider d’une carrière qu’un travail acharné sur le vers racinien une vie durant, Cannes, ville des cancans, Cannes, business machine en pleine ébullition, vampire suceur d’énergie, déferlante de souris droguées à l’adrénaline iodée qui s’activent pour des flashs, Cannes… tiens, faudrait que je pense à trouver des cartes postales, quand même … Cannes … euh, je ne sais plus en j’en étais … eh bien, Cannes, il est temps de te rendormir !»

Je suis partie comme je suis venue, laissant au port ses mâts, au café, ses crêpes au Nutella, échouant dans un train direction la réalité. C’est là que j’ai fermé les yeux.

Vide ou pas vide... de sens?

lundi 3 juin 2013

L’arrache cœur, le vrai


« Envoie moi ton cv, Machin de chez Miracle agency cherche quelqu’un, j’ai dit que tu étais géniale ! »

Wouaouh ! Cool ! Les gens sont vraiment adorables. « Miracle agency » en plus ! L’agence la plus convoitée à l’international dans son segment ! Sans compter que mon salaire actuel serait doublé, peut-être même triplé… Je serais hyper indépendante. Active woman en direct, me voilà !

Hiiiiirrrrcccc Je me stoppe net. Je rembobine. « Géniale ». « Tu étais ». « Cherche quelqu’un ». « Miracle agency ». « Machin ». « CV ». Oh non… pas encore le cv… pas encore une remise à jour... pas encore des heures à essayer de tout faire rentrer sur une page… Ca y est, j’ai des palpitations, de l’urticaire, peut-être même que je suis en train de contracter le Chikungunya.

Deux jours plus tard.
J’ouvre le doc… je n’ouvre pas le doc… j’ouvre le doc… je n’ouvre pas le doc… Peut-être que je peux jouer à pile ou face pour me décider… En même temps, j’ai déjà repoussé la torture de deux jours. Reculons, mes amis, reculons pour mieux sauter ! Allez hop, je l’ouvre.

Deux secondes plus tard.
Pourquoi est ce que je suis sur Facebook ? Je vérifie. J’ai bien ouvert le document, mais il faut croire que sa vue a été un tel cauchemar pour ma rétine que j’ai du agir vite. Un petit tchat et je me motive. J’essaie de soudoyer une amie en lui promettant de lui concocter de succulents petits muffins au chocolat si elle me sauve la vie et les nerfs en s’occupant de la mise à jour de mon cv. Rien n’y fait, elle travaille déjà sur le sien. Décidément, nos activités manquent d’originalité.

20 minutes plus tard.
Ça suffit de parler de l’idée de cv sans y toucher ! Je me prends en main, voilà, je reclique sur le document pour qu’il apparaisse. Il est pas mal quand même… J’ajoute une ligne pour ne serait-ce qu’écrire le titre de ma dernière expérience professionnelle, et paf, mon cv passe sur deux pages… J’écarte la possibilité de baisser (encore) la taille des lettres et des espaces. Tous les recruteurs n’ont pas de loupe à portée de main. Ne me reste plus qu’à enlever certaines de mes expériences… Autant dire que j’en crève ! Tant de labeur, tant de sueur pour que ça ne figure pas sur le résumé de ma vie ?? Ca m’arrache le cœur !

Plus tard.
Il faut montrer que j’ai des responsabilités, que mon travail est stratégique et essentiel, aussi essentiel que si j’allais sauver des vies en Ouganda. Comment donc traduire de manière élaborée que lire Voici et Gala fait partie de mes missions quotidiennes ?

4h30 plus tard

Fini. Je suis vidée. Je me demande comment les gens vont bien pouvoir comprendre qu’un jour j’ai eu mon bac, vu qu’il me fallait trouver une ligne à supprimer. Adieu mention. Ah, éducation française, si tu ne m’avais pas formaté un orgueil aussi élitiste, je me serais arrachée moins de cheveux à cette étape cruciale !




Torture légale et obligatoire

dimanche 5 mai 2013

Allez viens, je t’emmène buller


Viens faire un tour entre les ponts,
Tu verras, rien ne continue de tourner rond
On pourra buller, on pourra tourner en rond,
Parce qu’entre les ponts,
C’est toujours bon !

On se sent comme en vacances,
Sauf qu’on tombe malade.
On se sent comme en vacances,
Ah oui, j’oubliais, ce sont les vacances…
Pour les autres !

On sent l’été arriver,
Alors on ne mange que de la salade.
On sent l’été arriver,
Alors on se refait une santé.
Enfin, on verra demain pour le jogging.

Viens faire un tour entre les ponts,
Tu verras, rien ne continue de tourner rond
On pourra buller, on pourra tourner en rond,
Parce qu’entre les ponts,
C’est toujours bon !

Tiens, et si on regardait les billets pour l’été ?
Ah ben on y aura finalement passé son jour férié !
Et si on en profitait pour s’organiser ?
Ah oui, mais tout est fermé !

Un bouquin entre les mains et la pluie dans les yeux,
Il ne reste plus qu’une solution
Avant de définitivement tourner en rond.
Prendre un dvd et le lancer en moins de deux!

Viens faire un tour entre les ponts,
Tu verras, rien ne continue de tourner rond
On pourra buller, on pourra tourner en rond,
Parce qu’entre les ponts,
C’est toujours bon !




Est-ce qu’on ne se ferait pas entuber, par hasard ?


jeudi 21 mars 2013

La recherche d'un appart en trois étapes


Un petit appart vue sur Seine.
Ou alors sur les Tuileries... Ou donnant sur un square privé.
Un 2 pièces avec balcon. Sans vis-à-vis. Fenêtres double-vitrage. Lumineux. Quelque chose de cosy. Et avec ascenseur, évidemment.
Oui enfin, ca, c'est dans l'absolu.

1ère recherche
On va oublier l'idée d'avoir son petit chez soi toute seule.

2ème recherche
Qui peut m’expliquer pourquoi les collocations un minimum sympathiques sont au même prix que les studios??? Et donc inatteignables si l’on se réfère à la 1ère recherche?!

3ème recherche
Choix cornélien.
Soit j'opte pour la colloc de rêve dans un appart fort agréable situé dans un quartier branché mais en me coupant un bras vu le prix du loyer soit j'opte pour une colloc, certes spacieuse, mais au pays des pigeons et plutôt dans le genre excentré au loyer... accessible.

En même temps, si je rogne sur le budget « courses » afin de payer le loyer, ça peut être une bonne idée pour accélérer mon régime « prévision des beaux jours » ...

Tiens, si je me construisais une hutte Place Vendôme, je serais plutôt centrale…

dimanche 10 mars 2013

Psychologie d’un con


Approche de la psychologie d’un con, tout du moins de son raisonnement (si jamais il en a un)

Un con, pour commencer, a besoin de vous mettre dans des cases.

1ère case ou la définition par l’idée qu’il se fait de votre vie sexuelle:
« T’es mariée ? T’es fiancée ? T’as un mec ? en ce moment ? »
Peuvent s’ajouter quelques questions comme « ça te manque pas ? Depuis combien de temps ? Comment tu fais ? » ou « il est comment ? Comment tu l’as trouvé ? T’as pas un ami célibataire ? » en fonction de votre profil.

2ème case ou la définition qu’il se fait de votre vie sociale :
« Est-ce que tu sors ? »
Ce à quoi on aurait envie de répondre « ben oui, pauvre débile, je ne vis pas dans un monastère puisque je suis assise en face de toi ». Mais là encore, il vaut mieux garder le sourire et analyser que, par le verbe « sortir », il entend se montrer dans des clubs privés, branchés, électronisés, où les gens se scannent de la tête aux pieds pour savoir si vous êtes important/intéressant/calculable. Le comble de l’amusement.

En somme, un con est assez simple à comprendre. Sa devise pour connaître les gens:
Dis moi qui tu baises, dis moi où tu sors et je te dirai qui tu es.

Ensuite vient la petite touche en plus, savoir s’il peut définitivement vous adorer ou, s’il n’arrive pas à vous cerner, on peut l’interpréter comme une dernière tentative pour arriver à ses fins.

3ème case ou la définition qu’il se fait de votre nombre de neurones :
« T’as fait quoi comme études ? »

Le con est tout en finesse et en tact du début à la fin de son interrogatoire, au sortir duquel il vous adulera s’il en déduit que vous êtes une party girl nymphomane (ou en couple avec le prince charmant) à l’intelligence surdéveloppée ou se permettra les jugements les plus péremptoires si vous n’avez pas coché les bonnes cases.


Ps : Un conseil. Si vous pouvez, fuyez.